France : Jacques Chirac, incontrôlable

Le procès de l’ancien président français dans l’affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris s’ouvre le 5 septembre.

Jacques Chirac à Saint-Tropez, le 9 août. © AFP

Jacques Chirac à Saint-Tropez, le 9 août. © AFP

Publié le 4 septembre 2011 Lecture : 3 minutes.

Jacques Chirac n’a jamais été aussi populaire en France que depuis qu’il est à la retraite. Son image de papy dragueur, amateur de bière et de bonne chère, plaît aux Français. À quelques jours de l’ouverture de son procès dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, il ne semblait pas vraiment inquiet, à en croire l’hebdomadaire VSD, qui le montre lors de ses vacances, à Saint-Tropez et à Dinard, en août, attablé en terrasse, avec comme en-cas de 17 heures une belle portion de moules-frites et un demi. En face de lui, sa femme, Bernadette, pas très souriante, et ses amis François et Maryvonne Pinault.

Outre l’ex-président du groupe Pinault-Printemps-Redoute, Jacques Chirac, 79 ans en novembre, a des amis plus que généreux. Il vit depuis 2007 dans un appartement de 180 m2, quai Voltaire, à Paris, appartenant aux Hariri, la famille du Premier ministre libanais assassiné en 2005.

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Même si son agenda s’est fortement allégé depuis 2007, Chirac ne reste pas inactif. De par son ancienne fonction, il siège au Conseil constitutionnel, où il a retrouvé son rival de toujours, Valéry Giscard d’Estaing. Il a aussi eu le temps d’écrire les deux tomes de ses Mémoires. Mais l’essentiel de son occupation se situe quai Branly, avec sa fondation, créée en 2008 pour agir en faveur de la paix. Grâce à elle, Chirac voyage beaucoup, essentiellement en Afrique et en Asie. Depuis 2007, il s’est rendu en Mauritanie, au Mali, au Sénégal, au Burkina, et a lancé, en 2009, l’appel de Cotonou, prélude d’une campagne de mobilisation contre les médicaments falsifiés. Cette même année, il a assisté aux obsèques du Gabonais Omar Bongo Ondimba au côté de Nicolas Sarkozy.

Chirac ne veut pas commenter la vie politique française ni les décisions de son successeur. « Ils ont une relation institutionnelle », dit-on, à son bureau parisien. Les deux hommes ne s’apprécient pas et ce n’est pas sa sortie de juin dernier, en Corrèze, au côté de François Hollande, qui a dû arranger les choses. « Moi, je voterai pour lui, certainement, lance Chirac en parlant du socialiste. Sauf si Juppé se présente, parce que j’aime bien Juppé. » Un communiqué de son bureau expliquera qu’il s’agissait d’une plaisanterie.

Il faut dire que Hollande, président du Conseil général de Corrèze, continue de faire financer par le département, à fonds perdus, le musée Chirac, ouvert en 2000 à Sarran et qui rassemble les cadeaux officiels reçus par l’ex-président. Selon la chambre régionale des comptes du Limousin, le musée coûte plus de 30 euros aux contribuables du département pour chaque visite.

Incontrôlable.

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L’ex-président reste toujours un enjeu politique. Mais on en revient souvent à ses démêlés judiciaires, puisqu’il a déjà dû se soumettre à cinq auditions assez longues, entre ses mises en examen en 2007 et ses renvois en 2009. Après avoir épuisé tous les recours possibles, Chirac sera bien jugé, et il devrait être présent le deuxième jour de son procès, qui débute le 5 septembre pour une durée de trois semaines. L’un de ses avocats, Jean Veil, a affirmé que l’ex-président « souhaite que ce procès aille à son terme ». Cependant, sa présence risque d’être très limitée, et chacune de ses apparitions dans la première chambre civile du tribunal de grande instance de Paris sera décortiquée et analysée. Tout ce que redoute son entourage, de plus en plus présent, qui le sait fatigué et difficilement contrôlable.

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