La ruée vers l’or

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 16 septembre 2011 Lecture : 1 minute.

L’or est en pleine forme. Son cours a dépassé brièvement les 1 900 dollars (environ 1 320 euros) l’once lundi 22 août. En progression de 34 % depuis le début de l’année et de 375 % par rapport à 2005, année où il prit son envol à partir des 400 dollars où il végétait.

« Relique barbare » (selon l’économiste Keynes) qui ne rapporte rien et dont la garde coûte cher, le métal précieux a trouvé une nouvelle jeunesse parce que particuliers et investisseurs ont redécouvert ses vertus de coffre-fort le plus prestigieux du monde. Inaltérable, divisible et accepté universellement, l’or, comme le dit le dicton, « ne ment pas », à la différence du chèque, qui peut être en bois, ou du billet de banque, auquel il arrive d’être dévalué.

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Hormis en Inde et en Chine, où c’est le goût des belles pour les parures – nuptiales ou pas – qui nourrit l’engouement, la raison du retour en grâce de l’or, c’est la peur : peur de l’inflation, trouille devant les montagnes de dettes publiques et les perspectives de hausse des impôts, effroi face à la chute du dollar, angoisse devant l’éclatement des « bulles » immobilières, frousse devant le ralentissement des économies occidentales.

Face à ce raz-de-marée, plusieurs tactiques d’enrichissement sont possibles quand on n’a pas d’argent pour acheter de l’or. Faire comme Hugo Chávez, qui nationalise les filons vénézuéliens pour boucher ses trous budgétaires. Ou alors devenir prospecteur : dans le Klondike canadien comme en Amazonie, ils sont de plus en plus nombreux à tamiser les cours d’eau avec leur batée pour y capturer quelques paillettes scintillantes ou à creuser comme Charlot dans le film La Ruée vers l’or pour trouver la pépite de leurs rêves.

Autre solution, moins aléatoire, avec la fable de La Fontaine dans laquelle le laboureur conseille à ses enfants de labourer un champ pour y trouver un trésor et leur fait ainsi faire une magnifique récolte. La morale ?

« D’argent, point de caché. Mais le père fut sage / De leur montrer avant sa mort / Que le travail est un trésor. »

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