Libye : compte à rebours pétrolier

Les différents acteurs commencent à envisager la reprise de la production. Mais il faudra des années pour qu’elle retrouve son niveau d’avant la crise.

Gouvernement et pétroliers doivent se mettre rapidement au travail pour relancer la production. © AFP

Gouvernement et pétroliers doivent se mettre rapidement au travail pour relancer la production. © AFP

ProfilAuteur_MichaelPauron

Publié le 12 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Reprendre leurs activités en Libye, les pétroliers comme l’italien ENI, le français Total, l’allemand Wintershall ou l’espagnol Repsol en piaffent d’impatience. Principaux producteurs du pays, ils espèrent bénéficier du soutien apporté par leur gouvernement au Conseil national de transition (CNT). D’autres sociétés, dans les services et l’ingénierie, veulent profiter de la nécessaire remise en état des outils de production. Cotée à Londres, présente en Algérie, à Oman et en Arabie saoudite, Petrofac est l’une d’elles. Son directeur exécutif, Ayman Asfari, prévoit d’envoyer ses hommes sur place avant la fin de l’année. L’enjeu est de taille. Petrofac réalise 50 % de son chiffre d’affaires dans la région, secouée par les révolutions arabes et la crise libyenne. Conséquence : le cours de son action a chuté de 30 % depuis le début de l’année. Pour Asfari, cité par le Financial Times, la Libye est un eldorado.

Avant la crise, le pays, qui possède les plus grosses réserves prouvées du continent, produisait 1,6 million de barils par jour (se classant au quatrième rang africain, derrière le Nigeria, l’Algérie et l’Angola). Après six mois de guerre civile, seuls 50 000 barils sont encore extraits chaque jour. Si le retour à la normale est rapide, le pays pourrait atteindre 300 000 b/j dans les prochains mois. Miguel Martínez, directeur opérationnel de Repsol, indiquait en juillet pouvoir reprendre la production dans le mois qui suivrait la fin du conflit. ENI, dont le patron, Paolo Scaroni, a rencontré le leader du CNT à Milan la semaine dernière, devrait pouvoir extraire du brut assez rapidement. Mais selon le cabinet Wood Mackenzie, trente-six mois seront nécessaires pour recouvrer le niveau d’avant guerre.

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« Comme l’a montré la seconde guerre d’Irak, le maintien de la paix sera crucial pour permettre un rapide redémarrage », explique, dans les colonnes du Financial Times, Lawrence Eagles, directeur de la recherche pétrolière à JPMorgan. Comme d’autres experts, il redoute la division entre factions rebelles. En outre, remettre en route les installations nécessitera d’importants investissements. Mais avec un prix du baril autour de 100 dollars, le nouveau gouvernement et les pétroliers devraient se mettre rapidement au travail.

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