Tunisie : Leila Toubal, l’artiste engagée
Femme de théâtre tunisienne.
C’est une femme à fleur de peau, aussi fluette et résistante qu’un roseau. Depuis la révolution, elle s’est oubliée pour se perdre corps et âme dans la défense des libertés. « Le combat pour les libertés est un combat citoyen. Avec cette mutation que connaît la Tunisie, je refuse de tomber dans le piège de la propagande antiobscurantiste au nom de la défense des artistes et des femmes. Nous sommes tous concernés par cette marche vers la liberté qui doit donner à tous le droit de vivre leur différence. Nous ne devons plus jamais avoir peur ni plus jamais nous taire », clame celle qui avait osé écrire et jouer The End, une pièce qui dépeint la réalité tunisienne sous Ben Ali, au temps où le silence était la règle.
Au fil de ses insomnies, Leila est agitée de questions. « Je dévisage cette révolution, ses traits ne me sont pas encore familiers. Je contemple le paysage désastreux et chaotique qu’a laissé le règne de Ben Ali sur le plan artistique et culturel. Je n’arrête pas de me demander quel est mon rôle aujourd’hui. Je m’incline devant cette révolution, mais je ne peux dissocier l’artiste de la citoyenne qui a choisi d’être une indignée et de crier sa colère. » Convaincue que la femme tunisienne protégera sa liberté et ses acquis. « Ceux qui voudraient nous dicter ou nous imposer leur vision du monde, avertit-elle, doivent savoir que si on devait se battre contre eux, ce serait pour vaincre ou pour mourir. »
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