Congo : Tatiana Kombo, la ténacitée récompensée
Après avoir travaillé comme assistante de direction, cette fille de couturière congolaise a ouvert son atelier à Brazzaville, en 2009. Elle utilise tous les tissus, mais tient à ajouter une touche africaine.
Congo : poussée de croissance
Elle est née dans un univers marqué par la cadence d’une machine à coudre, la complainte d’un vêtement neuf qu’entaillent des ciseaux, le dé porté à l’index, des bouts de tissus qui jonchent le sol. La mère de Tatiana Kombo était couturière et, toute petite, la fillette a senti naître en elle la même vocation. En 1994, son bac en poche, elle veut entrer dans une école de stylisme. Refus des parents, qui lui conseillent un parcours universitaire.
Elle s’inscrit donc à l’université Marien-Ngouabi de Brazzaville pour étudier la psychologie. Mais, au bout de deux ans, elle lâche prise. Entre-temps, en 1995, elle participe à son premier défilé de mode, à Kinshasa. Formée ensuite dans une école de secrétariat à Pointe-Noire, elle sera assistante de direction dans plusieurs entreprises jusqu’en 2004.
Son séjour en Afrique de l’Ouest, notamment au Bénin, où elle rencontre différents créateurs, ravive sa passion pour la mode. Le travail qu’elle réalise à cette époque sera exposé en 2006 à la Foire de Lyon. C’est alors qu’elle décide, en 2007, d’aller étudier le stylisme à l’École internationale de formation Michèle-Yakice, à Abidjan. Quand elle revient à Brazzaville, en 2009, Tatiana Kombo ouvre un atelier de couture et une boutique d’exposition.
Remarquée, elle est sollicitée pour créer des tenues destinées aux cadres de l’administration territoriale. En août 2010, elle participe, à Pointe-Noire, à un défilé de mode lors du cinquantenaire de l’indépendance du Congo. « J’ai eu l’occasion de présenter, pour la première fois, mon travail au grand public congolais. Pour moi, c’est inoubliable », confie-t-elle.
À 38 ans, Tatiana Kombo continue de se battre pour pénétrer le marché de la mode. Adepte de ce qu’elle appelle « la chirurgie du vêtement », elle insiste sur le fait que la règle de base de tout styliste est simple : toujours créer en tenant compte de la morphologie de chacun. Utilisant tous les tissus, elle a à cœur d’y ajouter sa touche personnelle, africaine. « Je ne veux pas voir disparaître ce que nos ancêtres nous ont laissé », confie-t-elle.
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