Congo-France : Gérard Athané, touche-à-tout et Africain avant tout

Installé depuis plus de soixante ans sur le continent, l’entrepreneur français a posé ses valises à Dolisie, au Congo-Brazzaville. Après avoir dirigé une scierie, il s’est reconverti dans la restauration. Portait.

Mess Gaps est l’une des meilleures tables de la ville. © Baudouin Mouanda pour J.A.

Mess Gaps est l’une des meilleures tables de la ville. © Baudouin Mouanda pour J.A.

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Publié le 31 août 2011 Lecture : 2 minutes.

Congo : poussée de croissance
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Congo : poussée de croissance

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Il est arrivé en Afrique à l’âge de 5 ans. C’était au Gabon, où il a grandi et fondé une famille avec une femme du pays. Vingt-cinq ans plus tard, le cœur en bandoulière, il quitte le Gabon après un « divorce douloureux », direction Dolisie. Pourquoi cette ville ? « Parce que c’est près du Gabon et ce sont les mêmes peuples. Dolisie m’a plu immédiatement, c’était le coup de foudre », répond Gérard Athané, aujourd’hui âgé de 66 ans. Trente-cinq ans après, il est toujours à Dolisie, a épousé une Congolaise qui lui a donné deux enfants. Mais tout n’a pas été un long fleuve tranquille.

À son arrivée à Dolisie, Gérard Athané crée une scierie. Les affaires marchent bien… jusqu’à la guerre civile qui prend sa ville en otage en 1998. Comme beaucoup, il doit fuir. Et c’est à Pointe-Noire qu’il se réfugie. « J’ai dû faire des petits boulots pour survivre », dit-il. Une fois la guerre terminée, il regagne Dolisie. Le constat est terrible : sa scierie a été détruite. C’est la ruine. Pour ne pas sombrer, il se reconvertit dans la restauration et l’hôtellerie. Aujourd’hui, son restaurant, Mess Gaps, est l’une des meilleures tables de la ville, même si les moins aisés trouvent ses repas hors de prix.

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Tourisme

Gérard Athané estime que sa ville est « plus propre que Brazzaville et Pointe-Noire », regrettant quand même la prolifération des sacs en plastique, le manque de planification et d’aménagements. Il souhaite voir Dolisie développer l’écotourisme et ses infrastructures hôtelières. Il n’oubliera pas de sitôt ce long week-end de la Pentecôte où, grâce à une arrivée massive de pétroliers ponténégrins, il a pu servir trois cents couverts en deux jours et vendre 180 kilos de tomates. « Nous devons vite accroître notre production agricole. Sinon, il y aura une forte inflation », prévient-il.

Gérard Athané est par ailleurs propriétaire du seul musée de Dolisie, qui compte six cents pièces « d’arts premiers ». Il veut offrir ce patrimoine à la mairie. À une condition : qu’elle s’engage à construire un lieu d’exposition.

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