Congo : Zéro de conduite
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Tshitenge Lubabu M.K.
Ancien journaliste à Jeune Afrique, spécialiste de la République démocratique du Congo, de l’Afrique centrale et de l’Histoire africaine, Tshitenge Lubabu écrit régulièrement des Post-scriptum depuis son pays natal.
Publié le 1 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.
Congo : poussée de croissance
Après avoir attendu deux jours, en vain, un avion à destination de Brazzaville, je décide de quitter Dolisie pour Pointe-Noire par la nouvelle route nationale 1. Il n’y a que 190 km. Et c’est la seule possibilité qui me reste si je veux regagner Brazzaville depuis l’aéroport de Pointe-Noire.
À la gare routière, les voyageurs ont le choix entre le taxi individuel, le taxi collectif et les minicars. La course Dolisie-Pointe-Noire en taxi individuel coûte entre 50 000 et 60 000 F CFA (entre 76,2 et 91,5 euros), plus un supplément pour les bagages. Dans un taxi collectif (six passagers), le tarif est de 7 000 F CFA par personne, avec toujours une taxe pour les bagages. Soyons fou, je choisis un taxi individuel.
Le véhicule suit une voie poussiéreuse avant de s’engager sur la nationale 1. La toute nouvelle route, à deux voies, taillée en partie dans le massif du Mayombe, est une alternance de tronçons bitumés et non asphaltés. Le personnel de la China State Construction and Equipment Corporation, qui construit ce premier tronçon Dolisie-Pointe-Noire, est à l’œuvre. Ici et là, on aperçoit quelques ouvriers congolais, épuisés, couchés à même le sol. Les portions de la route déjà achevées n’ont encore aucun marquage au sol et ses courbes exigent une grande vigilance. D’autant que les panneaux de signalisation sont rarissimes. De toute façon, ceux qui existent sont ignorés des conducteurs, à l’instar de mon chauffeur de taxi, qui roule à 80 km/h alors qu’un panneau recommande 30 km/h.
Aucun marquage au sol et des panneaux de signalisation rarissimes.
Plus d’une fois, ledit chauffeur s’est arrêté à ce qui ressemble à un péage ou à un poste de police, matérialisé par une longue ficelle. Chaque fois, il répète la même chose : « J’ai déjà payé. » Et il passe. Dans chaque sens de circulation, tout le monde doit s’arrêter aux huit barrages du parcours et est censé payer, à chaque fois, 2 000 F CFA aux agents. À l’entrée de Pointe-Noire, après quatre heures et demie de trajet, nous frôlons la catastrophe : des chauffards excités n’hésitent pas à s’engager, à vive allure, sur la voie opposée. Pourtant, si j’en crois les Dolisiens, les Chinois les ont avertis : « Quand la route finie, tous les Congolais morts ! »
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