Congo : la surprise Pierre Ngolo
Presque inconnu du grand public congolais, le nouveau secrétaire général du PCT, Pierre Ngolo, a bénéficié de son image de « conservateur ouvert », à même d’unifier et de dynamiser sa formation.
Congo : poussée de croissance
Personne n’attendait Pierre Ngolo à la tête du secrétariat permanent du Parti congolais du travail (PCT). Jusqu’au matin du 25 juillet, sur toutes les lèvres circulaient plusieurs noms de « poids lourds » susceptibles de prendre la succession d’Ambroise Édouard Noumazalaye, décédé en 2007, pour fermer, enfin, la parenthèse de l’intérim assuré par Isidore Mvouba, ministre d’État, ministre des Transports et coordonnateur du Pôle des infrastructures de base.
On parlait surtout de membres du gouvernement, à commencer par Isidore Mvouba lui-même, mais aussi Firmin Ayessa (ministre d’État, directeur de cabinet du président), Rodolphe Adada (ministre d’État, ministre du Développement industriel) ou Henri Djombo (ministre du Développement durable).
Homme du sérail
Mais ces successeurs potentiels ont fait les frais de ce qu’un ministre congolais qualifie de « nuit des longs couteaux et des morts politiques ». Le 25 juillet, tous les pronostics avaient été déjoués. Selon certains membres du parti, le nouveau secrétaire général était le joker du président du comité central et chef de l’État, Denis Sassou Nguesso.
À 57 ans, Pierre Ngolo, professeur de philosophie de formation et premier secrétaire de l’Assemblée nationale, n’est pas un nouveau venu, même s’il est un quasi-inconnu pour le militant lambda. Homme du sérail, il a fourbi ses premières armes dans les rangs de l’Union de la jeunesse socialiste congolaise (UJSC), l’organisation des jeunes du PCT. « En réalité, c’était le choix du président depuis longtemps, explique un membre du gouvernement. Il a dû déceler en lui des qualités d’organisateur. Ngolo connaît bien le parti. Il n’était pas dans les polémiques qui l’ont secoué. Avec Ngolo, personne ne pourra dire que c’est le triomphe d’un camp sur l’autre. »
"Conservateur ouvert"
Le nouveau secrétaire général est présenté comme « un conservateur ouvert, soucieux de préserver l’identité du parti, tout en comprenant la nécessité du changement », affirme un refondateur. Homme du compromis entre les « anciens » et les « modernes », Ngolo a du pain sur la planche. Ses camarades attendent de lui qu’il gagne en charisme, en punch, afin de mener à bien la redynamisation du PCT.
Son principal challenge sera le passage de la logique postcommuniste à celle de la social-démocratie. Il devra aussi tenir compte de tous les partis qui se sont fondus dans le PCT et avaient leur propre mode de fonctionnement, très éloigné du centralisme démocratique. À un an des élections législatives, Pierre Ngolo réussira-t-il à transformer le PCT en « machine à gagner » ? Et à atteindre l’objectif fixé : voir 115 à 120 députés PCT siéger dans une Assemblée nationale qui en compte 137 ? Ses camarades le jugeront sur son aptitude à ne pas se contenter de gérer le statu quo.
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