Venezuela : Hugo Chávez, ce grand malade qui gouverne

Atteint d’un cancer, Hugo Chávez s’accroche au pouvoir et entend même briguer un troisième mandat présidentiel en 2012 !

El Commandante lors du conseil des ministres le 1er août, quelques semaines après son opération © Reuters

El Commandante lors du conseil des ministres le 1er août, quelques semaines après son opération © Reuters

Publié le 2 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

La popularité d’Hugo Chávez ne faiblit pas – 50 % des Vénézuéliens le soutiennent –, mais sa santé ne cesse de se dégrader. Atteint d’un cancer, le chef de l’État est rentré à l’impromptu à Caracas, le 23 juillet, après une semaine de chimiothérapie à La Havane. Il en a profité pour annoncer qu’il briguerait un troisième mandat en 2012.

On se souvient que, le 5 juin, il avait été contraint d’être hospitalisé d’urgence à Cuba, où il avait été opéré d’un abcès pelvien, puis d’une tumeur cancéreuse. Un mois durant, les Vénézuéliens étaient restés sans nouvelles de lui. Le 5 juillet, Chávez avait fini par rentrer au pays, fatigué et amaigri. Pour tordre le cou aux rumeurs de vacance à la tête de l’État et aux spéculations sur la nature de son mal – cancer du côlon, selon certains, ce qu’il nie.

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L’hyperprésident s’était alors résolu à déléguer certains de ses pouvoirs au vice-président, Elías Jaua, et à Jorge Giordani, son ministre des Finances, avant de regagner Cuba. Mais pas à lâcher les rênes. Sa dernière trouvaille ? Apposer sa "signature électronique " sur les décrets promulgués depuis La Havane.

Or la Constitution dispose que, lorsque le président quitte le pays, le Parlement doit décréter son absence temporaire (si elle est inférieure à quatre-vingt-dix jours) et le vice-président assurer la direction de l’exécutif. Mais Chávez n’en a cure : il ne veut en aucun cas revivre l’expérience du coup d’État d’avril 2002. Tandis qu’il était retenu par des putschistes, Pedro Carmona, le chef de la confédération patronale Fedecamaras, s’était en effet autoproclamé président en invoquant une "vacance du pouvoir "…

Chimiothérapie

S’il s’est hâté de regagner Caracas, le 23 juillet, c’est par crainte que le vent tourne, à nouveau. Arborant un crâne rasé – conséquence de son traitement –, il a donc confirmé sa candidature à la présidentielle, avant de procéder, le 1er août, à un remaniement ministériel. Mais Hugo Chávez est-il vraiment en état de gouverner ? Le 6 août, il a repris le chemin de La Havane pour une deuxième phase de soins.

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Pour l’instant, aucune personnalité n’émerge des rangs du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) pour assurer la relève et maintenir l’unité de la formation. Forte de trois dirigeants régionaux à vocation nationale, l’opposition compte bien l’emporter dans les urnes si Chávez venait à disparaître du paysage politique. Mais Adán, le frère aîné du président, n’a pas dit son dernier mot : pour conserver le pouvoir, il n’exclut pas l’hypothèse de la lutte armée. 

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