Burkina Faso : les militaires fortunés se font (très) discrets

À Ouagadougou au Burkina Faso, le treillis n’est plus à la mode. Depuis les mutineries de mars et d’avril dans plusieurs villes du Burkina, les soldats, auparavant fiers de sortir en tenue, se montrent très discrets.

Publié le 2 septembre 2011 Lecture : 1 minute.

La nouvelle vie des riches
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« On a honte de ce qu’il s’est passé. Alors on reste un peu plus dans les casernes ou chez nous, le temps que la colère des civils passe », témoigne un mutin. Cela vaut aussi pour les gradés. Ils ont beau boire du champagne dans des maquis chics, eux aussi se terrent au Burkina Faso.

Image dégradée

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Bien qu’ils n’aient pas cautionné les dérives des troufions, les officiers se savent regardés d’un mauvais œil. Accusés par les mutins de privilégier leur « business » aux dépens de leur tâche, soupçonnés, pour certains, de profiter de leur position au sein de l’armée pour faire des affaires, ils reconnaissent que leur image s’est considérablement dégradée. Ceux qui ont fait fortune ces dernières années et qui se sont installés dans les beaux quartiers de la capitale ont aujourd’hui disparu de la circulation.

« Avant, on les voyait parader dans les bars et les boîtes de nuit, en habit de militaire, arborant fièrement leurs galons. Lors des cérémonies, ils étaient omniprésents. Aujourd’hui, on ne les aperçoit plus », constate un journaliste. Un habitué des clubs de Ouaga 2000, le quartier où se côtoient responsables politiques, diplomates et hommes d’affaires – mais aussi des officiers –, a lui aussi noté un changement de comportement. « Avant, ils n’hésitaient pas à montrer qu’ils étaient pleins aux as. Aujourd’hui, s’ils sortent, ce n’est plus pour flamber. Et plus aucun ne porte de treillis. » 

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