Palaces parisiens : le rendez-vous des nababs africains

D’Afrique, d’Orient ou d’Arabie, les riches aiment Paris. On ne saurait être un millionnaire moderne sans faire escale dans la capitale du luxe, de la mode et de la gastronomie.

À Paris, les hotels Bistol et Plaza Athénée connaissent des taux d’occupation de 90 % et 96 %. © Vincent Fournier pour J.A.

À Paris, les hotels Bistol et Plaza Athénée connaissent des taux d’occupation de 90 % et 96 %. © Vincent Fournier pour J.A.

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Publié le 2 septembre 2011 Lecture : 3 minutes.

La nouvelle vie des riches
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La nouvelle vie des riches

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Après avoir boudé Paris pendant la crise, jet-setteurs, businessmen et globe-trotters fortunés reviennent, depuis l’été 2010, y mener la vie de palace. Dans les beaux quartiers, les hôtels les plus prestigieux – et les plus chers – atteignent cette année des taux d’occupation confortables : la plupart ont connu un mois de juillet exceptionnel, affichant presque complet, comme le Bristol et le Plaza Athénée avec des taux d’occupation respectifs de 90 % et 96 %.

Compétition féroce

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Pour capter la clientèle de plus en plus importante, et exigeante, des millionnaires nomades, les palaces se livrent une compétition féroce attisée par l’arrivée de nouvelles enseignes : le Park Hyatt Vendôme en 2002, le Fouquet’s Barrière en 2006, le Shangri-La en 2010, le Mandarin Oriental en 2011, en attendant le Peninsula en 2013 et le Cheval Blanc en 2014. Face à ces challengeurs, les enseignes historiques comme le George V, le Meurice ou le Royal Monceau ont été rénovées, voire entièrement refaites.

Une altesse arabe débarque à la tête d’une caravane de 47 Mercedes.

En mai dernier, la nouvelle distinction officielle « Palace », qui n’a honoré que quatre établissements sur la trentaine de cinq étoiles que compte Paris, a fixé très haut les critères d’excellence. Ni le Ritz, ni le Crillon, ni le George V, bijoux de l’hôtellerie française, n’ont eu droit au précieux poinçon accordé au Park Hyatt, au Plaza, au Bristol et au Meurice.

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Du Royal Monceau, qualifié de « palace intellectuel », au Mandarin affichant un design branché en passant par le Shangri-La au charme discret, chaque adresse cherche à développer un esprit particulier pour attirer le magnat bobo, la smalah du Golfe ou le nabab amoureux. Mais toutes ces maisons ont en commun d’offrir le meilleur de l’hospitalité française et pour règle d’or de satisfaire les moindres désirs comme les exigences les plus extravagantes de leurs hôtes. Celles-ci dépassent souvent la mesure du caprice de star, mais « ce qui apparaît comme une folie pour le commun des mortels sont des demandes tout à fait normales pour cette clientèle », précise Vincent Le Gorrec, directeur marketing du Shangri-La, avant de confier qu’une altesse arabe est récemment arrivée à la tête d’une caravane de 47 Mercedes.

Visiteurs et proprios

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Bien qu’ils ne représentent que 15 % à 20 % de la clientèle des palaces, les hôtes du Moyen-Orient y sont particulièrement choyés. Et pour cause ! Ils y occupent des étages entiers avec famille, courtisans et domestiques, et le room service, sollicité à des heures improbables, peut se facturer en milliers d’euros. Si les Arabes se sentent aussi bien dans les palaces de Paris, c’est peut-être que beaucoup de ces maisons appartiennent à des fortunes ou à des fonds du Moyen-Orient : l’Égyptien Mohamed al-Fayed possède ainsi le Ritz, le prince saoudien Al Walid Ibn Talal s’est offert le George V, le fonds Qatari Diar a fait main basse sur le Royal Monceau ainsi que sur le futur Peninsula, et le Crillon vient d’être acquis par un membre de la famille Al Saoud.

Ali Bongo Ondimba a opéré une révolution de palace en délaissant le Meurice pour le Georges V.

Les Subsahariens apprécient également le luxe des grands hôtels parisiens. Les nouveaux millionnaires du continent s’y rendent en nombre croissant, mais, traditionnellement, c’est surtout la caste politique qui vient y tenir salon. Ainsi, en 2009, le président gabonais Ali Bongo Ondimba avait-il opéré une véritable révolution de palace en délaissant le Meurice, ancien quartier général de son père, Omar, pour le George V : un symbole de rupture !

Longtemps à la traîne de Londres ou de New York en matière d’hospitalité cinq étoiles, la Ville lumière a rattrapé son retard et redevient un phare mondial du savoir-vivre pour millionnaires itinérants. Seule ombre au tableau en cette fin d’été, le ramadan a fait déserter les palaces par les riches cheikhs du Moyen-Orient.

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