Liberia : quand les investisseurs se mobilisent

L’annulation de sa dette extérieure a donné au Liberia un bon coup de pouce pour relancer la croissance, attirer des multinationales et redéployer ses secteurs clés.

Publié le 20 août 2011 Lecture : 2 minutes.

Liberia : chronique d’un retour annoncé
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Liberia : chronique d’un retour annoncé

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Après un ralentissement en 2009 lié à la crise mondiale, la croissance libérienne a repris un bon rythme en 2010. Elle s’est établie à 5,15 %, selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI), et devrait dépasser les 6 % après consolidation, de même pour 2011. L’annulation de sa dette extérieure au titre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), en juin 2010, a permis au Liberia d’effacer une ardoise de 3,3 milliards d’euros. De quoi augmenter le salaire minimum des fonctionnaires et favoriser la relance du secteur privé : baisse de 10 % de l’impôt sur les sociétés, alignement des droits de douane, diminution des délais de formalités administratives…

Appel d’air

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« Le climat actuel est très positif. En cinq ans, le gouvernement a réussi à attirer de nombreuses sociétés étrangères alors qu’elles étaient méfiantes après la guerre civile, explique Olivier Lassagne, directeur général de Total au Liberia. Beaucoup de programmes sont en cours, financés par le FMI, la Banque mondiale, les bailleurs de fonds. C’est incroyable de voir à quelle vitesse se reconstruit le pays. »

Les résultats sont là : de 2005 à 2010, le Liberia a attiré 11,2 milliards d’euros d’investissements directs étrangers. Parmi les gros investisseurs, le néerlandais APM Terminals, qui a obtenu en 2010 la concession du port de Monrovia, s’attelle à sa modernisation, avec un investissement planifié de 83,3 millions d’euros sur vingt-cinq ans. Un contrat qui rapportera 6,5 millions d’euros par an à l’État.

Par ailleurs, les efforts menés depuis cinq ans pour redéployer les secteurs phares du pays commencent à porter leurs fruits. À commencer par l’exploitation du caoutchouc, avec la relance de la plus grande plantation d’hévéas au monde par Firestone.

En mars dernier, l’ivoirien Sifca, appuyé par ses actionnaires singapouriens, a signé une concession sur cinquante ans avec l’État. Le groupe doit construire une usine de caoutchouc et investir près de 24,5 millions d’euros au cours des dix prochaines années. Il a également décroché, pour 46 millions d’euros, une concession pour la production d’huile de palme. Une filière en plein essor dans le pays depuis 2009, avec l’arrivée du malaisien Sime Darby et de l’indonésien Golden Agri-Resources.

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Fer et hydrocarbures

Dans le secteur du minerai de fer, Arcelor Mittal et BHP Billiton sont à la manœuvre. Le géant indien a relancé depuis un an l’extraction dans la mine de Yekepa, dans les monts Nimba, et son concurrent australien, qui mène des activités d’exploration sur quatre sites (un accord de 2,1 milliards d’euros), espère débuter l’exploitation dès 2018.

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Enfin, dans le secteur des hydrocarbures, dix permis d’exploration offshore ont été attribués aux américains Chevron et Anadarko, et à l’australien African Petroleum. Les premiers barils devraient être commercialisés en 2017.

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