Affaire DSK : le cas Nafissatou Diallo vous passionne

La rédaction de Jeune Afrique a reçu de nombreuses réactions concernant l’accusatrice de Dominique Strauss-Kahn, Nafissatou Diallo. Voici trois lettres de lecteurs publiées dans le J.A. n° 2638 qui illustrent les passions sucitées par l’affaire DSK.

Nafissatou Diallo s’exprime lors d’une conférence de presse dans le quartier de Brooklyn, à New Yo © Stan Honda/AFP/Archives

Nafissatou Diallo s’exprime lors d’une conférence de presse dans le quartier de Brooklyn, à New Yo © Stan Honda/AFP/Archives

Publié le 9 août 2011 Lecture : 2 minutes.

L’honneur d’une femme

Depuis le 1er juillet, l’affaire DSK-Nafissatou a pris une nouvelle et surprenante tournure. La jeune veuve [qui vient de porter plainte au civil contre DSK, NDLR] élevant seule sa fille est devenue, soudain, une ignoble mythomane qui a organisé, certainement avec la complicité de quelques pontes de la criminalité, une rocambolesque escroquerie. Pourtant, les doutes du procureur ne résistent pas à l’épreuve de l’analyse objective. Nafissatou n’a pas mentionné le viol dont elle dit avoir été victime dans son dossier d’immigration, et alors ? Vous en connaissez beaucoup, vous, des femmes qui se vantent d’avoir été violées ? Les dossiers d’immigration sont souvent un tissu d’informations approximatives visant à mettre toutes les chances de son côté. Le fait de ne l’avoir pas mentionné est même tout à son honneur. Cela prouve qu’elle est soucieuse de préserver sa dignité et non pas mythomane. Et cette fameuse conversation téléphonique ? Elle non plus ne prouve rien : peut-on reprocher à une femme ayant subi cet outrage de penser à la compensation financière ? Avons-nous le contexte de la discussion ? Si ce n’était pas à un prisonnier de ses amis mais à son avocat qu’elle avait parlé de cela, est-ce qu’on aurait trouvé matière à polémique ? L’enjeu, c’est l’honneur d’une femme, qui aurait sans doute préféré « la liberté dans la pauvreté », mais se retrouve engluée dans un imbroglio judiciaire où, bien que n’ayant rien, elle risque de tout perdre

la suite après cette publicité

Chérif Diallo, écrivain guinéen, Paris, France

DSK, Sarkozy et les journalistes

L’affaire DSK prouve à quel point la presse française est muselée par Nicolas Sarkozy. Comment expliquer qu’aucun journaliste français n’ait eu le courage de l’interroger sur ce sujet qui défraie la chronique ? Toute la classe politique française s’est exprimée, pourquoi pas lui ? Surtout lui, parce qu’il est soupçonné d’en être l’instigateur. Il nous doit des explications. Qu’il impose le silence absolu à tous ses ministres ne l’en exonère pas. Un Français, et pas des moindres, a été arrêté à l’étranger dans des circonstances rocambolesques, et lui, il se tait. C’est suspect.

Désiré Issa, Frameries, Belgique

la suite après cette publicité

Merci Rabiatou Serah Diallo

Attaché au respect de la présomption d’innocence, alors que je me rendais aux États-Unis, j’angoissais à l’idée de devoir me prononcer de manière définitive sur l’affaire DSK.

la suite après cette publicité

Un grand merci donc à Jeune Afrique et à Rabiatou Serah Diallo [NDLR, syndicaliste et présidente du Conseil national de transition de la Guinée] car, sans la lecture de J.A. no 2636 du 17 au 23 juillet, rubrique « Ils ont dit », je n’aurais pas pu répondre avec diplomatie au chauffeur de taxi qui, me conduisant de l’aéroport de Chicago à mon hôtel, m’interpellait en ces termes : « Vous venez de France : que pensez-vous de DSK ? Est-il un homme bien ou pas ? » J’ai répondu, paraphrasant Rabiatou Serah Diallo citée par J.A. : « L’affaire est désastreuse, car elle a humilié deux personnes qui me sont chères. D’un côté, Dominique est un ami de l’Afrique. De l’autre, Nafissatou, une compatriote, est emblématique du destin de millions de femmes africaines : une petite domestique illettrée que l’on traite comme une délinquante. »

Patrick Tchicayat, Chicago, États-Unis

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Nafissatou Diallo à la sortie du bureau du procureur de New-York, le 27 juillet 2011. © Timothy A. Clary/AFP

Affaire DSK : guerre des images à Manhattan

Un oncle et un demi-frère de Nafissatou Diallo à Tchakoulé (Fouta Djalon). © Cellou Diallo/ AFP

Guinée : Nafissatou Diallo, la belle ou la bête ?

Contenus partenaires