Coke en stock avec « Cobra », de Frederick Forsyth

Narcotrafic, corruption, intrigues politiques et règlements de compte… « Cobra », le dernier roman de l’écrivain britannique Frederick Forsyth décrypte méticuleusement les rouages d’une mafia mondialisée. Explosif.

Cobra, le nouveau thriller de Frederick Forsyth. © D.R.

Cobra, le nouveau thriller de Frederick Forsyth. © D.R.

ProfilAuteur_SeverineKodjo

Publié le 9 août 2011 Lecture : 1 minute.

Et si Barack Obama entreprenait de mettre fin au trafic de cocaïne et déclarait la guerre aux cartels colombiens ? C’est à ce scénario peu probable, vu les enjeux économiques et politiques, que s’intéresse le maître du thriller politique, Frederick Forsyth, dans son dernier roman, Cobra. Après la mort par overdose d’un jeune garçon de Washington, le président des États-Unis décide de mener dans le plus grand secret – pour des questions d’efficacité et de… légalité – une lutte sans merci contre les vendeurs de mort. Et charge l’ancien chef des Opérations spéciales de la CIA, surnommé « Le Cobra », de la délicate entreprise.

Fort documenté, l’écrivain britannique, qui s’est rendu en Colombie et en Guinée-Bissau pour enquêter, explique dans le détail le fonctionnement du cartel qui contrôle l’ensemble de la production de cocaïne (quelque 600 tonnes chaque année), avant de l’expédier aux États-Unis et en Europe, les deux principaux foyers de consommation. Forsyth décrit alors les moyens ingénieux inventés pour permettre à de petits avions de traverser discrètement l’Atlantique en direction des côtes africaines. Une fois arrivée sur le continent, essentiellement via la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry, la drogue est acheminée en Europe pour être livrée à la mafia espagnole ou à la ‘Ndrangheta calabraise.

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Paix sociale

Corruption à tous les échelons, règlements de comptes, loi du milieu… offrent à Forsyth de quoi tenir le lecteur en haleine. Tous les moyens sont bons pour écouler la marchandise. Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle. Ce sont des dizaines de milliards de dollars qui nourrissent les trafiquants colombiens mais aussi les gangs et autres petits dealers occidentaux. Mettre fin à cette économie florissante reviendrait à hypothéquer une paix sociale plus que fragile dans les quartiers déshérités. Un risque que les dirigeants occidentaux ne sont pas nécessairement prêts à prendre…

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Cobra, de Frederick Forsyth, Albin Michel, 416 pages, 21.50 euros

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