Comviva au service du « mobile banking » africain
La société indienne s’est imposée comme un leader sur le continent dans la conception de plateformes informatiques dévolues aux transferts de fonds.
Télécoms : à la recherche de nouveaux revenus
Depuis quelques mois, la société Mahindra Comviva mise sur le développement des services musicaux pour téléphones portables. L’entreprise indienne a constitué pour l’Afrique un catalogue de 35 000 morceaux – dont elle a négocié les droits auprès de partenaires locaux et internationaux – qu’elle associe à un logiciel capable de proposer un choix de chansons adapté aux goûts de chaque utilisateur.
Si le potentiel de ce service est prometteur, la réussite de Comviva repose pour le moment sur son savoir-faire dans les domaines de la gestion des crédits téléphoniques et des services financiers. À eux seuls, ils représentent 50 % d’un chiffre d’affaires de plus de 100 millions de dollars (76 millions d’euros), dont la moitié provient du continent africain. Et leur développement alimente une croissance insolente. L’entreprise, basée à Gurgaon, au sud-ouest de New Delhi, a vu ses revenus bondir de près de 20 % en 2011 et à nouveau de 25 % l’an dernier. Dans les pays émergents, sa plateforme nommée Pretups a déjà assuré plus de 18 milliards de téléchargements de crédits téléphoniques pour 650 millions de clients. Dans le monde, un utilisateur de mobile sur huit achète ses minutes de communication grâce à Comviva. C’est cette expertise qui a permis à la société de s’imposer comme un partenaire incontournable – avec notamment Orange, Econet, Tigo ou Maroc Telecom – pour la mise en place de services financiers. « Actuellement, nous procédons à l’installation des plateformes de l’opérateur marocain au Gabon et au Mali », indique Arnaud Azilinon, directeur commercial pour l’Afrique francophone de l’Ouest et du Centre. « Quand les opérateurs africains ont lancé leurs offres, ils ont détourné la solution dévolue au marché des recharges pour faire du transfert de fonds. Puis nous avons développé un produit spécifique appelé Mobiquity qui répond aux exigences des banques centrales, notamment en matière de sécurité », explique Salah Rich, responsable du compte Orange au sein de Comviva.
Chaque mois, Mobiquity assure plus de 14 millions de transactions en Afrique.
FLEXIBILITÉ. Mobiquity assure chaque mois sur le continent plus de 14 millions de transactions. Une solution qui peut aussi être proposée aux banques. Contrôlé à 51 % par le conglomérat indien Mahindra depuis octobre 2012 (pour 48 millions de dollars), Comviva, initialement détenu par Bharti Airtel, pourrait voir prochainement l’opérateur sortir de son capital. « Sa présence comme actionnaire était sans doute devenue un frein pour la signature de certains contrats. A contrario, l’appui du consortium Mahindra va sans doute l’aider à se développer sur les marchés européens et américains », estime un expert. Pour autant, les relations avec Bharti Airtel demeurent bonnes puisque Comviva vient d’obtenir la gestion de ses services financiers en Afrique.
L’attrait des opérateurs pour Comviva tient au contenu technique de ses offres mais également à la flexibilité de ses propositions commerciales. « Pour limiter le montant à investir lors du déploiement des plateformes, nous leur proposons d’en payer une partie sous la forme de frais de licence et de maintenance », indique Salah Rich. Avec Orange et Bharti Airtel, Comviva s’est même engagé à financer la mise en place de plateformes informatiques en échange d’une partie des revenus générés.
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