Huawei, un géant en pleine ascension
Essentiellement présent dans le domaine des équipements, le groupe chinois nourrit aussi de grandes ambitions africaines sur le marché des tablettes et smartphones.
Télécoms : à la recherche de nouveaux revenus
Rien ne semble pouvoir arrêter son expansion africaine. Présent sur la quasi-totalité du continent, où il a installé des réseaux 2G, 3G – et même 4G en Namibie et en Angola -, Huawei y a réalisé 3,42 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros) de chiffre d’affaires en 2011. Au Nigeria, où le constructeur a signé en avril un contrat de 750 millions de dollars pour mettre à niveau le réseau de Globacom, il pourrait devenir opérateur en investissant 627 millions de dollars dans Nitel, en faillite. Il vise aujourd’hui l’Éthiopie et la Libye, où il a installé en janvier le câble sous-marin Silphium. Sa qualité d’exécution, ses tarifs et les lignes de crédit dont il bénéficie (30 milliards de dollars de la Banque de développement de Chine l’an passé) en font un adversaire redoutable pour ses concurrents, dont le chinois ZTE, le franco-américain Alcatel-Lucent, ou le suédois Ericsson. Les critiques concernant son service après-vente, notamment à la fin des années 2000, au Kenya, n’ont pas empêché les opérateurs de ce pays de continuer de travailler avec lui. Pour prouver son attachement à un continent où il s’est implanté en 1999, Huawei a ouvert des centres de formation dans sept pays (lire l’encadré), un centre de recherche et développement à Johannesburg ou encore un centre d’exploitation réseau au Caire, en novembre 2012, pour mieux surveiller les infrastructures mises en place. « Même s’il travaille à bas coûts, il se rattrape sur la maintenance », relève Jean-Michel Huet, analyste à BearingPoint.
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SUCCÈS. Sur le continent, Huawei compte aussi profiter de l’essor de la demande de smartphones qui accompagne la hausse générale du débit : il a ouvert son premier centre d’appels (hot-line) en mars, à Johannesburg. « Nous avons évolué d’un profil B2B à B2C (d’entreprise à consommateur), et il est important de mettre en place les canaux de soutien nécessaires à la clientèle », explique Li Dafeng, président de Huawei pour l’Afrique australe et l’Afrique orientale. L’entreprise a lancé en 2011 le smartphone d’entrée de gamme Ideos et, avec Microsoft, au début de l’année, Huawei4Afrika, conçu par des Africains pour des Africains. Les deux modèles ont « rencontré un succès incroyable sur le marché kényan, alors qu’en Afrique du Sud les consommateurs ont préféré nos tablettes et smartphones de niveau intermédiaire », poursuit Li Dafeng, qui précise que son groupe a fourni plus de 6 millions de téléphones et 500 000 smartphones dans ses zones l’an dernier. « Avec ses appareils à faible coût, résume Daryl Schoolar, analyste chez Ovum, Huawei garantit à ses partenaires que leurs réseaux seront bien utilisés. » La boucle est bouclée.
Sept centres de formation et un centre de R&D
Huawei a ouvert depuis 2008 sept centres de formation, en Afrique du Sud, en Égypte, au Kenya, au Nigeria, en Angola, au Maroc et en RD Congo – le dernier en mai 2012. Objectif : promouvoir les talents au sein du personnel de Huawei – plus de 6 000 salariés sur le continent, dont 60 % à 70 % de locaux -, mais aussi donner accès à ces centres aux étudiants et aux clients. Cela afin d’appuyer les technologies de l’information et de la communication. Son unique centre de recherche et développement africain, un secteur dans lequel l’entreprise indique avoir investi 4 milliards de dollars (3 milliards d’euros) au niveau mondial en 2012, doit répondre aux besoins spécifiques du continent, notamment en termes de logiciels.
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