Le Bénin sous la coupe des pirates

Les abordages de pirates se sont multipliés ces derniers mois dans le golfe de Guinée. En particulier au large du Bénin.

Depuis mars, les équipages de douze navires ont été pris en otage au large du Bénin. © Ho News/Reuters

Depuis mars, les équipages de douze navires ont été pris en otage au large du Bénin. © Ho News/Reuters

Publié le 6 août 2011 Lecture : 1 minute.

Ils n’étaient que trois sur une petite embarcation, mais sont parvenus à grimper à bord d’un pétrolier italien, le Rbd Anema e Core (photo), comptant vingt-trois hommes d’équipage. En pleine nuit, le 24 juillet, à 36 km des côtes béninoises. Le navire était libéré quatre jours plus tard, mais « [les] moyens sont très faibles pour lutter contre cette criminalité, admet Issifou Kogui N’Douro, le ministre béninois de la Défense. Nous demandons à la communauté internationale d’intervenir aussi massivement qu’au large de la Somalie ». De fait, le phénomène de la piraterie devient inquiétant dans cette partie du golfe de Guinée.

Depuis le mois de mars, douze navires ont été attaqués dans les eaux territoriales du Bénin, selon le Bureau international maritime (BIM), qui a rendu public un rapport sur la question le 14 juillet dernier. Aucune opération de ce genre n’avait été recensée en 2010 sur la zone. Selon toute vraisemblance, ces pirates viennent du pays voisin, le Nigeria, où l’État et les compagnies pétrolières ont engagé une guerre totale contre les rebelles du Mouvement d’émancipation du Delta du Niger (Mend), auteurs de nombreux actes de piraterie. Aujourd’hui, le front se déplace et le Bénin se trouve sur la route maritime des tankers, vulnérables.

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Commandos

« Nous pressentions cela et nous avons pris quelques dispositions », assure le ministre béninois. Trois navires patrouilleurs, armés d’un canon de 25 mm avec une puissance de tir de 2 à 3 km, et pouvant atteindre une vitesse de 30 nœuds, ont été commandés à un chantier naval de Saint-Nazaire (France). Le premier bâtiment est attendu en septembre.

Le président Boni Yayi a également profité de son passage au siège des Nations unies, à New York, le 26 juillet, pour demander un renforcement de l’assistance militaire internationale et une plus forte implication des partenaires traditionnels. Les États-Unis sont déjà au Nigeria, ils suivent la formation des commandos de marines. Quant à la France, elle assure une présence navale permanente dans la région depuis 1990 avec l’opération Corymbe. Un dispositif qui pourrait être renforcé.

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