Malawi : l’inquiétant Mr Mutharika
Deux jours après avoir fait réprimer des manifestations dansle sang, le chef de l’État du Malawi, Bingu wa Mutharika a accusé ses opposants d’être « sous l’emprise de Satan ».
![Bingu wa Mutharika pense que ses opposants sont « sous l’emprise de Satan ». © Alexander Joe/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/08/06/006082011133113000000binguextremiste.jpg)
Bingu wa Mutharika pense que ses opposants sont « sous l’emprise de Satan ». © Alexander Joe/AFP
Violent, outrancier et parfois même à la limite de l’incohérence. Le discours que le président du Malawi Bingu wa Mutharika a prononcé, le 22 juillet, n’a rien à envier à ceux du Vladimir Poutine de la grande époque. Lorsqu’il était aux affaires, l’ancien chef de l’État russe avait promis de poursuivre les combattants tchétchènes « jusque dans les chiottes ». Bingu wa Mutharika, ancien président de l’UA, a été à peine moins excessif. « Cette fois, a-t-il crié à ses opposants, je vais venir vous chercher ! Même si vous vous cachez dans des trous, je vous enfumerai ! »
Deux jours plus tôt, des manifestations de l’opposition avaient été violemment réprimées à Lilongwe, la capitale, et à Mzuzu (Nord), causant la mort de dix-huit personnes (manifestations suivies de pillages, il est vrai). Rien de tout cela n’est de sa faute, a vociféré Mutharika, rejetant la responsabilité des violences sur ses adversaires politiques, sur les représentants de la société civile et même sur sa vice-présidente, Joyce Banda, qu’il soupçonne de lui être peu favorable : « Vous avez leur sang sur les mains. Leurs esprits viendront vous hanter la nuit ! »
Brutalité
Au pouvoir depuis 2004, Bingu wa Mutharika a été facilement réélu en 2009, mais il peine à contenir le mécontentement lié aux pénuries de carburant et à la mauvaise gouvernance. Il a surtout été surpris par l’ampleur des manifestations du 20 juillet. A-t-il exprimé des regrets pour la brutalité avec laquelle la police a réagi ? Pas le moindre. Les manifestants, s’est-il justifié, « étaient sous l’emprise de Satan ».
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