Maroc : bachot à triple vitesse
C’est une belle réussite : en 2011, sur 382 000 candidats marocains au bac, plus de 58 % ont décroché le précieux sésame.
![Yassir Rougui, 17 ans, Casablanca (Maroc). Moyenne : 18,92/20 (série sciences mathématiques). © Hassan Ouazzani pour JA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/08/11/009082011162443000000yassirrougui.jpg)
Yassir Rougui, 17 ans, Casablanca (Maroc). Moyenne : 18,92/20 (série sciences mathématiques). © Hassan Ouazzani pour JA
![Afrique : que vaut le bac ?](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=72,height=88,fit=crop/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/08/10/0rdcbaudoin.jpg)
Afrique : que vaut le bac ?
Ce sont donc près de 200 000 jeunes Marocains qui alimenteront bientôt le marché de l’emploi ou les rangs de l’université. « Ce taux de réussite supérieur à 50 % est une première dans le royaume depuis la massification de l’enseignement secondaire », se félicite un enseignant de mathématiques à Casablanca.
École publique à la traîne
À rebours de cette poussée d’autosatisfaction, de nombreux parents soutiennent que l’augmentation du nombre de bacheliers se fait au détriment de l’exigence scolaire et pointent du doigt l’inefficacité de l’école publique. « Il n’y a qu’à voir l’écart de réussite entre lycées privés et publics », explique Mme Tazi, une mère de famille. Pour elle, pas de doute, elle a eu raison d’inscrire son fils dans une « boîte à bac » qui affiche fièrement, à l’entrée de l’établissement, une large banderole proclamant 100 % de réussite.
"Boîte à bac" et bac français
Au niveau national, le privé enregistre un taux de réussite de 83 %. Mais il y a encore mieux. Le must au Maroc c’est de préparer un baccalauréat français (dans une moindre mesure les équivalents espagnol et américain). Chaque année, quelques centaines de privilégiés sortent ainsi diplômés des lycées Lyautey (Casablanca), Descartes (Rabat), Victor-Hugo (Marrakech), Paul-Valéry (Meknès) ou Regnault (Tanger). Leurs atouts : la maîtrise du français, un accès immédiat aux universités, grandes écoles et classes préparatoires en France.
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Youssef Aït-Akdim, à Casablanca
J’ai toujours beaucoup travaillé, mais seul. Mon père est inspecteur de l’Éducation nationale en mathématiques et ma mère professeur de français, je n’ai donc jamais eu besoin de cours particuliers. J’aime bien lire : cette année j’ai découvert les Méditations métaphysiques de Descartes. A la rentrée, j’intègre les classes préparatoires du lycée Al Khansa, à Casablanca, pour tenter les concours des grandes écoles d’ingénieurs au Maroc et en France. Travailler dans l’aéronautique, ça me plairait bien.
Yassir Rougui, 17 ans, Casablanca (Maroc), 18,92/20 au bac série sciences et mathématiques
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Afrique : que vaut le bac ?
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