Afrique : que vaut le bac ?
À travers le continent, ils sont plus de 50 millions à suivre des études secondaires. La plupart passeront le célèbre baccalauréat. Cette année, tandis que l’Algérie affiche un taux de réussite supérieur à 60 %, la Côte d’Ivoire fait figure de mauvais élève, crise oblige. Appréciation générale : peut mieux faire.
Afrique : que vaut le bac ?
Pour bon nombre de lycéens, l’année scolaire achevée, les vacances ont commencé bac en poche. Pour d’autres, il va falloir rempiler en terminale. Et si l’on en juge par les taux de réussite, parfois inférieurs à 30 % dans certains pays du continent, ces redoublants sont nombreux. Trop nombreux. La qualité de l’enseignement et la formation des professeurs posent question alors que, contrairement aux idées reçues, les dépenses publiques dans l’éducation sont de nouveau en augmentation après la décennie perdue des années 1980 marquée par des coupes franches dans les budgets sociaux des États. En moyenne, l’effort national dédié aux générations futures a ainsi progressé de 6,1 % entre 1999 et 2009, selon une étude de l’Unesco (5 % du PIB en Afrique subsaharienne et 4,3 % au Maghreb - Moyen-Orient).
De la même manière, les taux de scolarisation ont connu une forte augmentation. En 1970, 23 millions d’élèves subsahariens fréquentaient les bancs de l’école primaire. Ils sont aujourd’hui plus de 129 millions. Dans le secondaire, ils sont passés de 4 millions à 36 millions. En Afrique du Nord, les chiffres suivent la même courbe. Ce que les spécialistes appellent la « massification » du baccalauréat est en cours. Mais si l’instruction générale est en progrès, cette marche vers les savoirs académiques se heurte aujourd’hui à une dure réalité : l’état du marché de l’emploi. Le chômage des jeunes, parfois supérieur à 30 % comme en Tunisie, devrait inciter à revoir la copie du bon vieux bac d’enseignement général. « Il faudrait développer les filières techniques comme l’alternance ou l’apprentissage pour répondre aux besoins des entreprises », nous explique Atou Seck, économiste à la Banque mondiale et spécialiste des questions d’éducation. En attendant, la « promo 2011 » mérite bien quelques pages… D’autant plus que des lauréats valent d’être salués
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