Quand l’Espagne privatise ses aéroports

Pour renflouer ses caisses, l’État espagnol veut se défaire de la gestion d’une quinzaine de ses aéroports.

L’aéroport de Madrid-Barajas fait partie des sites en voie de privatisation. © AFP

L’aéroport de Madrid-Barajas fait partie des sites en voie de privatisation. © AFP

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 11 août 2011 Lecture : 1 minute.

Fragilisée par la crise de la dette publique qui secoue la zone euro, l’Espagne privatise son système aéroportuaire. Objectif : dégager des ressources pour réduire les besoins de financement de l’État, estimés à 20 milliards d’euros par Madrid et à près de 50 milliards par les analystes. De fait, le gouvernement a approuvé le lancement d’un appel d’offres pour la cession de 90 % des aéroports de Madrid-Barajas (3,7 milliards d’euros) et de Barcelone-El Prat (1,6 milliard).

L’entreprise qui remportera l’appel d’offres aura le droit d’exploiter ces deux aéroports en concession pour vingt ans, prolongeable de cinq ans. Elle devra effectuer un paiement initial (dont le montant sera négocié) puis verser chaque année une redevance représentant 20 % du chiffre d’affaires de chacun des aéroports. D’après les premières estimations, en 2012 cette redevance sera de 150 millions d’euros pour Madrid (50 millions de passagers par an) et de 80 millions pour Barcelone (30 millions de passagers).

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Le gouvernement a par ailleurs décidé de vendre jusqu’à 49 % du gestionnaire public des aéroports et du contrôle aérien, Aeropuertos Españoles y Navegación Aerea. Le délai de l’opération de cession, de même que le pourcentage définitif du capital à céder, sera précisé ultérieurement, en fonction de l’évolution du marché.

Tendance européenne

Outre renflouer les caisses de l’État, ces privatisations visent « à rendre plus compétitive et plus efficace la gestion de ces aéroports ». En fait, le processus avait commencé en décembre, avec la décision du gouvernement de lancer un appel d’offres pour treize des 47 aéroports du pays, dont ceux de Valence et de Séville.

Cette tendance à la privatisation des aéroports touche aussi le Royaume-Uni, la Suède, le Portugal… D’ailleurs, Lisbonne a aussi annoncé, en mai, la cession de sa compagnie aérienne TAP Portugal. Bénéficiaire en 2010, avec un profit net record de 62,3 millions d’euros (+ 8,7 %) et un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros (+ 14,6 %), celle-ci est désormais l’objet de la convoitise de certains transporteurs émergents, comme le brésilien TAM Linhas Aéreas.

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