Gabon : quand « Y’en a marre », « Ça suffit comme ça » !
Treize des plus puissants syndicats et ONG du Gabon ont annoncé la création d’un mouvement directement inspiré de celui lancé début janvier, à Dakar. Quelles sont leurs motivations ?
Pas sûr que les fondateurs de Y’en a marre, lancé début janvier à Dakar, aient un jour espéré essaimer jusqu’à Libreville. Et pourtant : treize des plus puissants syndicats et ONG du Gabon ont annoncé, le 16 juillet, la création d’un mouvement baptisé Ça suffit comme ça.
Leur revendication la plus urgente figure dans une pétition, explique Marc Ona. Figure de la société civile gabonaise, il est l’un des fondateurs de Ça suffit comme ça. « En l’absence de garanties de transparence, nous demandons au gouvernement de reporter les élections législatives prévues en novembre », affirme-t-il. Une exigence justifiée notamment par le fait que, faute de temps, le gouvernement a renoncé à mettre sur pied un fichier électoral biométrique. Selon Marc Ona, mieux vaut prendre le temps nécessaire que d’aller aux urnes dans de mauvaises conditions. Autre argument avancé : la Coupe d’Afrique des nations, que coorganise le Gabon. Elle se jouera en janvier 2012, en pleine période postélectorale – une période qui pourrait être émaillée de violences.
Crispation
Ça suffit comme ça exige aussi une réforme de la Cour constitutionnelle et une révision de la loi électorale et de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap), de manière à ce qu’elle intègre des représentants de la société civile. Le mouvement demande également une refonte du Conseil national de la communication et la baisse de la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans, renouvelable une seule fois… Autant de sujets de crispation, dont les membres de la société civile souhaitaient s’entretenir avec le Premier ministre français en visite à Libreville, le 16 juillet. Mais Paris n’a pas donné suite.
Plusieurs pointures de l’opposition ont déjà signé la pétition de Ça suffit comme ça. Parmi elles, Zacharie Myboto, Casimir Oyé Mba, Jean Eyeghe Ndong, tous trois à la tête de l’Union nationale (UN), ou encore Pierre-Claver Maganga Moussavou du Parti social-démocrate (PSD).
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