Qatar : allô, la révolution ?
Au Qatar, petit émirat du Golfe de 1,7 million d’habitants, quelques centaines de personnes se mobilisent depuis plusieurs semaines, sur Facebook et sur Twitter, contre Qtel, l’opérateur national de téléphonie mobile. Cause de leur grogne : des tarifs excessifs et une couverture réseau insuffisante.
L’entreprise Qtel réalise un bénéfice de 734 millions de dollars au premier semestre 2011. © AFP
Publié le 2 août 2011 Lecture : 1 minute.
Pas de printemps des révolutionnaires au Qatar, mais plutôt un été des consommateurs en colère contre Qtel, l’opérateur national de téléphonie mobile. Des militants ont appelé à la mise à l’arrêt des téléphones pendant une heure, le 7 juillet. Pas de quoi, cependant, ébranler une entreprise dont le bénéfice a atteint 734 millions de dollars (environ 510 millions d’euros) au premier semestre 2011 ! Eux aussi fortunés, avec le premier revenu annuel par habitant au monde (90 149 dollars), les Qataris sont également de plus en plus diplômés et insérés dans l’économie mondiale, comme l’a voulu l’émir Hamad Ibn Khalifa.
Après six mois de révolte arabe relayée par la chaîne Al-Jazira, basée dans leur capitale, Doha, ils ont adopté le langage révolutionnaire : ils critiquent le « régime corrompu » de Qtel et voient dans Vodafone, l’opérateur concurrent, un « agent de l’étranger ». Ces dernières semaines, le groupe multiplie l’ouverture de bureaux des réclamations pour répondre aux doléances de ses clients. Dans un pays non démocratique où les espaces de débat politique sont quasi inexistants, on essaie de mettre au plus vite un terme à ces frémissements revendicatifs. « Après le boycott, les jeunes se sont sentis puissants », raconte Raed, un entrepreneur militant de 32 ans, au Financial Times.
Et si les consommateurs devenaient citoyens ?
