Eva Joly : Le Zorro aux lunettes rouges

L’ex-magistrate représentera Europe Écologie-Les Verts à la présidentielle française de 2012.

Eva Joli représentera Europe Écologie-Les Verts aux présidentielles de 2012. © AFP

Eva Joli représentera Europe Écologie-Les Verts aux présidentielles de 2012. © AFP

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Publié le 18 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Depuis l’affaire Elf, on l’avait un peu oublié, mais, avec son regard inquisiteur derrière de fantasques lunettes rouges, Eva Joly n’est pas commode. Nicolas Hulot, son adversaire à la primaire d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), peut en témoigner. Le 12 juillet, au terme d’une campagne très dure, la pugnace Franco-Norvégienne a écrasé l’animateur vedette d’Ushuaïa (58,2 % contre 41,3 %, avec 0,5 % de votes blancs). Pour les adhérents et sympathisants d’EELV qui l’ont choisie pour les représenter à la présidentielle de 2012, elle est la mieux à même de s’allier aux socialistes quand le moment sera venu.

Si la gauche gagnait, l’ancienne magistrate pourrait bien se retrouver ministre : un cauchemar pour les chefs d’État qu’elle morigène du haut de son rigorisme farouche, comme le Congolais Sassou Nguesso et l’Équato-Guinéen Obiang Nguema, qu’elle accuse de s’être constitué un gigantesque patrimoine (les « biens mal acquis ») sous le regard bienveillant de la France. Lui aussi dans le viseur, le Gabonais Ali Bongo Ondimba ne doit pas davantage la porter dans son cœur, surtout depuis la virulente oraison funèbre qu’elle a prononcée lors du décès de son père, en 2009.

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« Tyrans amis ». À 67 ans, celle qui fit trembler les prévenus de l’affaire Elf – André Tarallo, le « Monsieur Afrique » du groupe, Roland Dumas ou Loïk Le Floch-Prigent –, puis qui conseilla le gouvernement norvégien en matière de lutte contre les détournements de fonds reste convaincue qu’on peut en finir avec les paradis fiscaux qui ruinent les pays pauvres et avec un système où les « tyrans sont les amis que la France a placés au pouvoir et dont elle protège la fortune et l’influence par de vastes réseaux de corruption ». Nullement découragée par le succès très mitigé de sa mission auprès du président Ravalomanana (2004-2006), destinée à réformer la justice malgache, l’actuelle présidente de la commission du développement au Parlement européen bataille sur tous les fronts, demandant le gel des avoirs du clan Ben Ali, dénonçant l’exploitation des mines d’uranium de Faléa, au Mali, répétant partout que la prospérité des Occidentaux « se nourrit des richesses » ôtées aux pays pauvres, et qu’il faut que cela cesse.

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