Mali : quand ATT donne rendez-vous à Tombouctou

De passage à Paris, le président Amadou Toumani Touré a appelé les touristes à revenir au Mali, dont l’activité économique est très affectée par la menace terroriste.

Pour ATT, la situation sécuritaire au Sahel ne dervait pas freiner le tourisme. © Cris Bouroncle/AFP

Pour ATT, la situation sécuritaire au Sahel ne dervait pas freiner le tourisme. © Cris Bouroncle/AFP

Publié le 20 juillet 2011 Lecture : 1 minute.

Il y avait affluence, ce 12 juillet, au musée du Quai Branly, lorsque Amadou Toumani Touré (ATT), qui effectuait un séjour privé en France, est venu visiter l’exposition consacrée à l’univers dogon. Parlementaires et communicants, scientifiques et artistes, une foule de personnalités s’est pressée autour du président malien pour admirer les quelque 200 œuvres exposées. Le Hogon (souverain dans la culture dogon) n’était pas venu à Paris pour magnifier la civilisation troglodyte de Bandiagara, mais pour dire à tous ceux qui aiment le Mali de continuer à s’y rendre malgré les avertissements et recommandations que les chancelleries occidentales adressent à leurs ressortissants désireux de visiter le plateau dogon, Tombouctou ou Mopti, la Venise du désert.

Si ATT comprend ces mesures de prudence, il a tenu à rappeler qu’elles provoquent des dommages collatéraux sur les populations locales. Les hôtels de Sévaré, Gao ou Tombouctou pâtissent d’une forte chute des réservations. Certains établissements font faillite, des centaines d’emplois sont perdus et de nombreux artisans sont contraints d’abandonner leur production qu’ils n’arrivent plus à écouler.

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Privés de revenus. Plus grave, les festivals, qui, périodiquement, relancent l’activité économique dans les villes et villages des trois régions, sont menacés, faute de visiteurs. C’est pourquoi les Maliens veulent convaincre l’opinion internationale, notamment via les médias, que la situation est moins grave qu’on ne le prétend. ATT va plus loin en affirmant que la thérapie choisie – l’interdiction de voyager – aggrave le mal plus qu’elle ne le combat. « En privant de revenus les populations qui vivent exclusivement des recettes du tourisme, on les jette dans les bras de la criminalité transfrontalière et des tenants de l’idéologie obscurantiste. » Manière de dire que la lutte contre le terrorisme et les trafics en tout genre n’est pas uniquement d’ordre sécuritaire. Et que, pour le Nord-Mali, le développement passe, avant tout, par le tourisme.

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