Burkina Faso : l’homme fort du coton

Jean-Paul Sawadogo doit conforter la Sofitex dans le groupe de tête des producteurs d’or blanc du continent.

Ancien ministre de l’Agriculture, il a été nommé le 8 juin à la tête de la Sofitex. © D.R

Ancien ministre de l’Agriculture, il a été nommé le 8 juin à la tête de la Sofitex. © D.R

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Publié le 13 juillet 2011 Lecture : 1 minute.

À 56 ans, ce n’est pas un nouveau venu dans le milieu rural. De 1992 à 1996, Jean-Paul Sawadogo a été ministre de l’Agriculture et des Ressources animales. Homme de confiance du président Blaise Compaoré, il a été son conseiller chargé des affaires agricoles jusqu’en 2001, après son départ du gouvernement. Un an plus tard, cet ingénieur agronome, père de quatre enfants, auteur de plusieurs publications – notamment sur le crédit agricole –, a été le coordonnateur du Programme national de gestion des terroirs.

Sa nomination, le 8 juin, comme patron de la Société burkinabè des fibres textiles (Sofitex), coulait donc de source. Il a officiellement pris la tête du groupe le plus puissant du pays le 23 juin. Jean-Paul Sawadogo trouve une entreprise bien structurée par son prédécesseur, Célestin Tiendrébéogo, en poste depuis 1995, emporté par les grèves qui ont secoué la filière coton entre février et mai. Les paysans réclamaient un relèvement du prix d’achat du coton-graine au producteur.

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Créée en 1979, la Sofitex possède un capital de 4,4 milliards de F CFA (6,7 millions d’euros) depuis 1984. Depuis 1999, l’État (35 %) et la société Dagris (34 %) partagent le capital avec l’Union nationale des producteurs de coton (30 %) et des privés burkinabè (1 %). Avec 3 706 salariés (dont 1 184 permanents), 17 sociétés et un chiffre d’affaires annuel de plus de 250 milliards de F CFA, la Sofitex domine le secteur industriel burkinabè. Elle demeure l’une des rares sociétés cotonnières africaines à avoir résisté aux crises répétées de la filière sur le continent.

Transgénique

Colonne vertébrale de l’économie du pays, le coton assure 60 % des recettes d’exportation de l’État. Avant 2004 et l’ouverture du marché, le Burkina en produisait 150 000 tonnes par an. Après l’introduction du coton transgénique chez les 200 000 producteurs, la production a atteint les 600 000 t, plaçant le Burkina à la tête des pays africains producteurs de coton. Depuis lors, la concurrence est rude avec le Mali, l’autre géant cotonnier du continent. Jean-Paul Sawadogo sait ce qu’attendent de lui ses actionnaires : atteindre dès cet exercice l’objectif de 700 000 t.

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