Nigéria : Ngozi Okonjo-Iweala ou le retour de la dame de fer

Le président du Nigeria l’a choisie pour diriger le ministère des Finances. Un poste qu’elle avait brillamment occupé entre 2003 et 2006.

Ngozi Okonjo-Iweala est la nouvelle ministre des finances du gouvernement nigérian. © Vincent Fournier pour J.A.

Ngozi Okonjo-Iweala est la nouvelle ministre des finances du gouvernement nigérian. © Vincent Fournier pour J.A.

Publié le 12 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Or, vert, marron, rouge carmin, bleu… Les tenues traditionnelles aux couleurs bigarrées de la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, 57 ans, n’illumineront plus les couloirs de la Banque mondiale, à Washington. De retour de mission en Algérie, la directrice générale de l’institution, chargée depuis 2007 de l’Afrique, de l’Europe, de l’Asie du Sud et de l’Asie centrale, a eu un tête-à-tête, le 8 juillet, avec le patron de la banque, Robert Zoellick, pour lui présenter sa démission. Et lui expliquer les raisons de son retour à Abuja. Tous deux s’apprécient et l’Américain sait qu’il perd une pièce maîtresse, une personnalité forte et reconnue sur la scène internationale.

Élu le 16 avril dernier, le président de la République du Nigeria, Jonathan Goodluck, a choisi de confier les Finances à Ngozi Okonjo-Iweala. Le 6 juillet, devant les sénateurs, elle est allée droit au but : « Les dépenses courantes atteignent 74 % du budget de l’État. Ce qui pénalise les investissements et la création d’emplois. Le niveau d’économies à faire est alarmant. » Il est vrai que le déficit public a dérapé, passant de 763 millions d’euros en 2009 à 1,52 milliard en 2011.

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Exploit

Ngozi Okonjo-Iweala avait déjà occupé le poste de 2003 à 2006, après seize ans passés à la Banque mondiale. Nommée par Obasanjo, elle avait marqué les esprits en redressant les finances publiques et en restaurant la croissance, qui a- triplé pour atteindre 6 % en moyenne durant ses trois ans à la tête des Finances. Mais son plus haut fait d’armes a été la renégociation habile de la dette, ramenée de 35 à 5 milliards de dollars, record de la plus forte annulation de dette obtenue par un pays africain. Un titre de gloire qui lui a valu d’être saluée par le Times en 2004 et d’être élue ministre africain des Finances de l’année 2005 par le Financial Times.

Formée à Harvard et au MIT, la ministre issue de l’ethnie igbo réussira-t-elle à faire aussi bien ? D’autant qu’elle n’a pas que des amis au Nigeria. Entre 2003 et 2006, elle a lutté pour la transparence fiscale et contre la corruption. Des responsables sont allés en prison. Ils ne sont peut-être pas les seuls à ne pas voir d’un bon œil le retour de la dame de fer.

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