Arabo-musulmans, fauteurs de troubles

Les clandestins de Lampedusa ne sont pas les seuls à donner du fil à retordre à la France. Ses immigrés de souche aussi lui causent bien des tracas.

Fawzia Zouria

Publié le 26 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Ils font courir des risques à ses politiques et candidats de tous bords. Chaque mois qui passe compte son lot de scandales causés par des Arabes « bien de chez les Français ». Voyez ce pauvre Hortefeux dont les propos ont provoqué un tollé parce que le jeune Amine, un prétendu Auvergnat, l’a poussé à prononcer cette phrase fatale : « Quand il y en a un [musulman, NDLR], ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. » Branle-bas chez les socialistes et les droits-de-l’hommistes, attaques et procès. Condamné en première instance pour propos racistes, il sera définitivement fixé sur son sort en septembre. C’est la faute également à cet autre Maghrébin d’origine si la Fédération française de football (FFF) a frôlé le pire. N’avait-il donc rien d’autre à faire, ce Mohammed Belkacemi, Franco-Algérien de son état, qu’enregistrer les propos ségrégationnistes des Blancs du football et rendre publiques leurs conversations « privées » sur les quotas de joueurs basanés ? Démission, enquêtes internes, on n’était pas loin du penalty, si Mme la ministre des Sports n’avait sifflé précipitamment la fin du match. N’oublions pas non plus la fameuse Zahia, du nom de cette fille de joie d’origine algérienne qui, il y a une année, a terni la réputation des rois du ballon, Ribéry et ses acolytes. À l’instar d’une autre, Marocaine, qui vaut à notre voisin Berlusconi d’être traîné devant les tribunaux.

Dans un tout autre registre, Dominique de Villepin est confronté aux accusations d’un Libanais d’origine, Imad Lahoud. Qui risque de peser sur le procès Clearstream et de compromettre la carrière d’un candidat presque déclaré à la magistrature suprême. Quant au pauvre Dominique Strauss-Kahn, il s’est fait épingler à cause d’un rebeu qui avait eu l’idée saugrenue de l’embarquer dans une Porsche, avant de se faire coffrer aux États-Unis pour agression sexuelle envers une femme de chambre. D’accord, Nafissatou n’est pas franco-arabe, mais elle est musulmane et, si cela se trouve, elle a transité par la France. Nous pouvons compter sur les avocats de DSK pour inscrire à son passif un séjour clandestin dans l’Hexagone…

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À ce compte, il va falloir ajouter une catégorie aux immigrés de France : après les clandestins et les « trafiquants » (comme dirait Zemmour), les beurettes adeptes du niqab et les barbus djihadistes, viendraient les muslims déclencheurs de scandales.

Il faut donc trancher : 1. en appelant Marine Le Pen à la rescousse ; 2. en accréditant la thèse d’une différence culturelle indélébile et intarissable source d’ennuis pour les « vrais » Français ; 3. en se rendant à une évidence toute simple : les nouvelles générations d’enfants d’immigrés sont désormais sujets de l’actualité nationale. Ils sont champions ou cancres, anonymes ou auteurs de tempêtes médiatiques, citoyens sans histoires ou adeptes des feux du scandale. Et cela s’appelle, tout simplement, l’intégration.

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