Israël – Palestine : Bilin défait le mur

Des Palestiniens de Cisjordanie obtiennent le déplacement de la clôture de sécurité qui traversait leur village.

Bulldozer palestinien contre canon à eau israélien, le 24 juin, à Bilin. © Mohammad Torokman/Reuters

Bulldozer palestinien contre canon à eau israélien, le 24 juin, à Bilin. © Mohammad Torokman/Reuters

perez

Publié le 15 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Après plusieurs années de lutte acharnée, les habitants du village de Bilin, à 12 km à l’ouest de Ramallah, en Cisjordanie, ont enfin assisté au démantèlement d’une clôture qui, jusqu’ici, les empêchait d’accéder à leurs champs agricoles. En quelques jours, les militaires israéliens ont retiré 3,2 km de barbelés et de grillages, permettant aux Palestiniens de regagner 55 ha de terrain.

Si l’enjeu paraît modeste, Bilin est devenu, au fil des années, le symbole de l’opposition au « mur de sécurité », une structure défensive dont la construction par Israël avait été entamée en 2002 pour empêcher l’infiltration de kamikazes palestiniens. Sauf que l’ouvrage, qui s’étend actuellement sur 413 km, rogne 6 % à 8 % de la Cisjordanie. Coupés de la moitié de leurs terres, les habitants de Bilin se sont rapidement mobilisés. D’abord sur le terrain, où, depuis 2005, des rassemblements se sont déroulés chaque vendredi devant la barrière qui sectionnait le village. Regroupant de nombreux militants de la gauche israélienne et des pacifistes du monde entier, ces manifestations ont souvent dégénéré en affrontements avec les forces de sécurité israéliennes.

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« Intifada blanche »

Sur le plan judiciaire, une première victoire est obtenue le 4 septembre 2007, quand la Cour suprême israélienne ordonne à l’État de déplacer la barrière qui traverse le village dans un « délai raisonnable », estimant même que son objectif inavoué est d’inclure du côté israélien un nouveau quartier de la colonie voisine de Modiin Illit. Cette injonction restera lettre morte pendant plus de deux ans. Ce n’est qu’en février 2010 que les travaux de construction d’une nouvelle barrière, 500 m plus loin, débuteront.

Entre-temps, tandis que l’armée israélienne évoque régulièrement des problèmes de « bureaucratie », la mobilisation des Palestiniens ne faiblit pas. Les manifestations se poursuivent, encouragées par le Premier ministre Salam Fayyad, artisan de l’« Intifada blanche », ces actions non violentes qui visent à dissuader les Israéliens de poursuivre leur occupation. La bataille de Bilin n’est cependant pas terminée : « De notre point de vue, tant que l’armée reste présente sur les lieux et qu’au lieu de la barrière on a un poste militaire, rien n’aura changé », avertit Samir Bornat, membre du comité populaire du village.

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