Maroc : Cheikh Hamza, superstar

Depuis 1972, les adeptes de la confrérie marocaine Boudchichiya affluent à Madagh pour voir et toucher celui qu’ils vénèrent comme un dieu vivant.

Publié le 11 juillet 2011 Lecture : 1 minute.

« La jamaa de Hamza est une carte d’équilibre dans le champ soufi et un atout en termes d’image du Maroc sur le plan international », souligne le sociologue Abdellah Rami. À chaque célébration du Mawlid (anniversaire de la naissance du Prophète) qui se tient à Madagh – capitale mondiale de la Boudchichiya, située dans le nord-est du Maroc –, le ballet des visiteurs est incessant. Les adeptes viennent de loin chercher la bénédiction du cheikh. S’ils affluent de toutes les régions du royaume et de l’étranger (Sénégal, Royaume-Uni, Pays-Bas, France, États-Unis sont régulièrement représentés), c’est pour voir et toucher le saint homme.

De père en fils

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Élevé dans la confrérie par le grand maître Sidi Abou Madienne, Cheikh Hamza a suivi un enseignement théologique classique. Son destin se dessine réellement en 1955 lorsque son père, Abbas, accède au rang de guide. Vénéré comme un dieu vivant depuis quarante ans, Hamza accueille aujourd’hui ses adorateurs alité, silencieux, comme pour ajouter à la solennité de la scène. Riche propriétaire terrien, le chef de la Boudchichiya croule pourtant sous les offrandes. « Quand on aime, on ne compte pas », dit l’adage. C’est ce que suggère le rappeur Abd Al Malik, adepte de la confrérie, qui déclare son amour au cheikh dans son album Gibraltar (2006) : « Tu es l’alchimiste de mon cœur, ô toi que j’aime ! »

Né en 1922, selon sa biographie officielle, Cheikh Hamza aurait déjà désigné son successeur en la personne de son fils aîné, Jamal. Un autre de ses fils, Ahmed, a été nommé, en 2004, gouverneur de la province de Berkane, aire d’influence initiale de la Boudchichiya.

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