RD Congo : justice a minima pour Chebeya
Le pire a été évité. En condamnant à mort, le 23 juin, quatre policiers pour l’assassinat du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya, la cour militaire de Kinshasa a en partie rassuré ceux qui redoutaient un acquittement pur et simple. En partie seulement, car les parties civiles – tout comme les accusés d’ailleurs – ont annoncé leur intention de faire appel.
La Voix des sans-voix, l’ONG de Chebeya, se dit satisfaite que des responsabilités aient été établies, mais regrette que les accusés, dont le colonel Mukalay, chef adjoint des services spéciaux de la police congolaise, « ne soient que des exécutants ». « Les condamner a été un moyen d’épargner les têtes pensantes, estime Dolly Ibefo, directeur exécutif de l’ONG. Nous sommes aussi très déçus du fait que la cour n’ait pas qualifié d’assassinat la disparition de Fidèle Bazana, le chauffeur de Chebeya, dont le corps n’a jamais été retrouvé. » Si l’appel est jugé recevable, ce sera au tour de la haute cour militaire de se pencher sur l’affaire. Et elle est compétente pour inculper John Numbi, chef de la police au moment des faits. C’est chez lui que Chebeya se rendait lorsqu’il a été tué, en juin 2010.
Outre les quatre condamnations à mort, un policier a écopé de la réclusion à perpétuité et trois acquittements ont été prononcés. La peine de mort n’est plus appliquée en RD Congo depuis 2001.
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