Mali : Vieux Farka Touré, auteur d’un blues franchement émancipé

Le fils d’Ali Farka Touré sort son troisième album. « The Secret » affirme un style de plus en plus puissant et personnel.

Vieux Farka Touré s’implique aussi dans la lutte contre le paludisme au Mali. © Youri Lenquette

Vieux Farka Touré s’implique aussi dans la lutte contre le paludisme au Mali. © Youri Lenquette

Publié le 26 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

Pour un peu, on a failli ne jamais connaître Vieux Farka Touré ! Son père refusait qu’il soit musicien. C’était compter sans l’obstination du jeune garçon, qui en cachette apprend à jouer de la guitare. Jusqu’à avoir l’âge de quitter Niafunké, le village natal, à 200 km au sud de Tombouctou, pour rejoindre Bamako et s’inscrire à l’Institut national des arts. Il en ressort musicien et chanteur accompli et commence à se produire aux côtés du virtuose de la kora Toumani Diabaté. « Mon parrain, désigné comme tel par mon père », précise Vieux Farka Touré à son propos. Un jour, Ali Farka Touré finit tout de même par se rendre à l’évidence : son fiston, c’est de la bonne graine de musicien. Il l’invite à jouer parfois avec lui et participe à son premier album. Il ne sera pas là pour en fêter sa parution, en février 2007.

Nouvelle édition du festival Ali Farka Touré

la suite après cette publicité

Depuis, Vieux Farka Touré a tourné sur les scènes du monde, joué avec BLK JKS, un groupe de rock sud-africain au propos pertinent, et il en est déjà à son troisième album. Celui-ci contient la mélodie qui donne son titre à l’album, inspirée d’un son traditionnel enregistré en 2005 avec Ali Farka Touré. Dave Matthews, Derek Trucks, John Scofield et Ivan Neville, des musiciens américains de haute volée, ont mis leur talent à sa disposition. Début juin, Vieux Farka Touré prenait depuis Paris un avion pour l’île de la Réunion, où il devait se produire au festival Sakifo le 10 juin.

Depuis l’aéroport, il nous confiait que, même si ses voyages étaient somme toute assez fréquents maintenant qu’il menait une carrière internationale, il était toujours très impatient de retourner au Mali, sa terre, où il tient à s’investir sans relâche. « Je m’implique dans la lutte contre le paludisme en envoyant des moustiquaires dans mon village et les environs », précise le musicien. Il prépare par ailleurs avec d’autres artistes une nouvelle édition du festival Ali Farka Touré, qui s’était arrêté pendant deux ans. L’événement se passera en ­janvier, mais avant cela il y aura eu également la Nuit de Niafunké, le 18 juin, qui tous les ans mobilise de nombreux musiciens et chanteurs maliens et permet de récolter des fonds pour faire des travaux d’assainissement ou acheter des médicaments pour la population.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires