Coup dur pour Al-Qaïda : l’homme le plus traqué d’Afrique est mort
Le Comorien Fazul Abdullah Mohammed, l’un des terroristes les plus recherchés au monde, a été tué le 8 juin à Mogadiscio.
C’était l’un des hommes les plus traqués d’Afrique. Sur le site rewardsforjustice.com, qui recense les trente terroristes les plus recherchés au monde, il a longtemps figuré dans le top 10, au côté d’Oussama Ben Laden, son mentor. Fugitif rompu au jeu du chat et de la souris avec les services de renseignements africains et américains, il était présenté comme le chef de la branche est-africaine d’Al-Qaïda depuis près de deux ans et comme un des leaders des milices Shebab en Somalie. C’est pourtant par hasard, au cours d’un banal contrôle routier, que Fazul Abdullah Mohammed serait tombé, le 8 juin, à Mogadiscio.
Bien entraîné. Pour Washington, il s’agit d’une nouvelle victoire sur Al-Qaïda, un mois après la mort de Ben Laden. Les spécialistes estiment en outre que les Shebab en sortiront amoindris.
Si Fazul était peu connu du grand public, cet homme « remarquablement intelligent et parfaitement entraîné », selon le Combating Terrorism Center, qui parlait plusieurs langues et maîtrisait l’art de changer d’apparence, jouait un rôle majeur en Afrique de l’Est. Adoubé par Ben Laden lui-même, qu’il avait côtoyé au Pakistan et au Soudan, il était considéré comme l’un des terroristes les plus dangereux du monde par les services secrets américains, qui avaient mis sa tête à prix pour 5 millions de dollars.
Ce Comorien né il y a trente-huit ans à Moroni, qui aurait rejoint les rangs d’Al-Qaïda en 1991 après avoir abandonné ses études de médecine, s’était fait connaître en participant aux attentats antiaméricains de 1998 à Nairobi et Dar es-Salaam (224 morts). Depuis, il était insaisissable. Il serait brièvement passé par son pays avant de se cacher quelque temps dans un village de l’archipel de Lamu (Kenya) puis de reprendre la lutte en Somalie, d’où il comptait étendre le djihad. Selon une source somalienne proche de l’enquête, lors de sa capture, Fazul venait de Lower Juba (région du sud de la Somalie), où il dirigeait un groupe de combattants étrangers.
À Moroni, la nouvelle a fait grand bruit. Depuis longtemps, Fazul était une verrue (et une anomalie) pour l’image d’un archipel réputé pour son islam tolérant.
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