Amadou Toumani Touré s’est déjà fait à l’idée. Il quittera Koulouba sans qu’un sommet régional sur la sécurité au Sahel, qu’il souhaite organiser à Bamako depuis septembre 2007, se soit tenu. Querelle de leadership, problème d’agenda et humeur changeante des chefs d’État de la sous-région… Mais ATT n’a aucun état d’âme. « Je n’ai peut-être pas réussi à convaincre mes pairs de venir se concerter à Bamako, mais le processus de coopération est en bonne voie », affirme-t-il.

Pour lui, le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc, basé à Tamanrasset, en Algérie) est un premier pas dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. « Les petits malentendus sont tous levés », assure-t-il. Patrouilles mixtes avec l’armée mauritanienne dans la région de Tessalit ; bataillon commun de Maliens, Nigériens et Burkinabè ; relance du commerce dans les régions frontalières entre le Mali et le Sénégal… Les motifs de satisfaction sont là. Quant aux relations avec Alassane Ouattara, elles sont bien moins mauvaises qu’on ne le dit, assure ATT, qui s’est rendu à Yamoussoukro pour l’investiture de son homologue ivoirien, le 21 mai dernier.

Diplomatie

Reste le voisin du Nord, terre de naissance d’Aqmi – l’émir Abdelmalek Droukdel se trouve en Kabylie – et médiateur dans le conflit avec la rébellion touarègue de l’Adrar des Ifoghas. Militaires et barbouzes des deux pays se sont longtemps regardés en chiens de faïence. Mais la nomination de Soumeylou Boubèye Maïga à la tête de la diplomatie, le limogeage des principaux patrons de la sécurité, dont le directeur de la sécurité d’État, le colonel Mamadou Coulibally, ont apaisé les tensions entre Alger et Bamako. ATT doit même se rendre en visite officielle en Algérie avant la fin de son mandat. « Je pars en bons termes avec tous les voisins du Mali. Cela étoffera mon bilan diplomatique », conclut-il.