Trop cher pétrole !

La hausse du baril de pétrole sur les marchés mondiaux n’est pas près de s’arrêter. Aux causes structurelles dues au déséquilibre de l’offre et de la demande s’ajoutent des causes conjoncturelles – comme la crise libyenne.

Les cours du baril devraient continuer de flamber pendant des années. © AFP

Les cours du baril devraient continuer de flamber pendant des années. © AFP

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 28 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

L’Agence internationale de l’énergie, qui représente les intérêts des pays industrialisés, s’est dite mercredi 8 juin « déçue » par la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de ne pas relever ses quotas de production, mettant en garde contre une hausse des prix.

Un comité de l’Opep avait préconisé un relèvement de 1 million à 1,5 million de barils par jour supplémentaires, afin de compenser la perte des trois quarts de la production libyenne et d’éviter une nouvelle hausse du prix du baril – aujourd’hui au-dessus de 100 dollars – qui pourrait casser la reprise mondiale. L’Iran, le Venezuela et l’Algérie se sont opposés à une telle mesure, qui risquait de provoquer un recul des prix pétroliers, donc des recettes dont ils ont grand besoin pour poursuivre des politiques sociales extrêmement généreuses destinées à éviter la grogne populaire – on a vu ses effets ravageurs sur les pouvoirs tunisien et égyptien.

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Qu’on se rassure : la pénurie n’est pas pour demain, comme l’a rappelé le 6 juin le patron de Total, Christophe de Margerie. Les pays de l’Opep dépassent allègrement leurs quotas et l’Arabie saoudite fournit une bonne partie des barils libyens manquants depuis le mois d’avril.

Reste que les marchés ne sont pas bêtes et qu’ils savent que la demande mondiale de pétrole progresse à peu près trois fois plus vite que l’offre de barils. C’est dire si les cours demeureront animés de mouvements erratiques, avec des poussées de fièvre suivies d’effondrements en panique de la part des fonds d’investissement, au gré des nouvelles sur la croissance des États-Unis ou de l’Europe, ou encore sur le refroidissement en cours de l’économie chinoise.

Ces hoquets ne sont pas bons non plus pour l’alimentation des pays en développement, si l’on en croit la Banque mondiale, qui vient de calculer qu’un doublement du prix du pétrole provoque, via les engrais, la mécanisation, le transport et le stockage réfrigéré des récoltes, une hausse de 20 % à 30 % des prix des produits agricoles. Pour son malheur, l’homme se « nourrit » aussi de pétrole.

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