Télécoms : pour Android, le mobile ne suffit pas

Grâce à ses partenaires et à sa philosophie collaborative, le système d’exploitation de Google, Android, est devenu une référence. Après les smartphones, il s’attaque aux tablettes numériques.

Le système d’exploitation Androïd, appliqué au téléphone Motorola. © AFP

Le système d’exploitation Androïd, appliqué au téléphone Motorola. © AFP

Julien_Clemencot

Publié le 27 juin 2011 Lecture : 3 minutes.

En 2011, les ventes mondiales de smartphones atteindront 468 millions d’exemplaires, soit une augmentation de 57,7 % par rapport à 2010, selon le cabinet d’intelligence économique Gartner. Géolocalisation, jeux vidéo, internet… Ces ordinateurs de poche transgressent les frontières technologiques et révolutionnent notre relation au téléphone. Un marché où les stars ne sont plus les constructeurs comme Nokia ou Samsung, mais les operating systems (OS), ces systèmes d’exploitation toujours plus puissants capables de combiner des dizaines d’applications, sans à-coups et de manière intuitive pour l’utilisateur.

Sur ce créneau, un acteur assoit sa domination : il s’agit du système Android. Deux ans et demi après son lancement, il devrait détenir, en 2011, 39 % du marché des OS, avec près de 180 millions d’appareils vendus, loin devant iOS (Apple, 19,4 %), qui équipe l’iPhone, et Symbian (Nokia, 19,2 %). L’origine de ce succès tient en un concept : la collaboration. Selon une philosophie très en vogue dans le monde d’internet, Google, propriétaire de la start-up à l’origine d’Android, a décidé de faire de cet OS un logiciel open source, c’est-à-dire utilisable et modifiable par tous gratuitement ; et donc amélioré en permanence par des milliers de génies en informatique.

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Pari gagné

Mieux : le géant américain a créé autour de son projet une alliance d’une trentaine de partenaires parmi les leaders du secteur des nouvelles technologies : des fabricants (LG, Samsung, ZTE, Huawei, Sony Ericsson…), mais aussi des opérateurs (Telefónica, Vodaphone…) et des éditeurs de logiciels. Autant d’industriels qui ont pu intégrer l’OS dans leurs produits, développer de nouvelles fonctionnalités et favoriser sa distribution. Pari gagné pour Google, qui considère qu’Android lui a rapporté environ 700 millions d’euros en 2010.

L’origine du succès d’Android tient en un concept : la collaboration.

Cette approche « ouverte » a aussi permis de sensibiliser les programmeurs indépendants pour qu’ils imaginent quantité d’applications compatibles. Réunis au sein de l’Android Market, 300 000 logiciels sont ainsi disponibles. Selon les prévisions du cabinet Research2guidance, l’univers créé par Google offrira même à partir d’août plus de choix que son rival Apple (381 000 applications).

Concours africain

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L’Afrique ne devrait pas rester en marge de ce phénomène, même si les ventes de smartphones y sont encore marginales (4,1 % des ventes de téléphones) et le marché dominé par l’OS maison du canadien RIM, constructeur des BlackBerry. Pour conquérir le continent, Google a annoncé sa volonté d’accroître son soutien technique pour la conception d’applications payantes dans 26 pays africains. Par ailleurs, le 12 mai, Google a lancé à destination des informaticiens subsahariens un concours intitulé Android Developer Challenge. À la clé, 17 500 euros pour le logiciel gagnant, dont le nom sera dévoilé le 12 septembre.

L’Afrique ne devrait pas rester en marge du phénomène "Android".

Les ambitions d’Android ne se limitent pas au téléphone portable. Une version existe déjà pour les tablettes, par exemple pour le modèle Galaxy Tab 10 de Samsung. Baptisé Honeycomb, cet OS fait débat car son code informatique n’a pas été divulgué aux programmeurs. Google s’est justifié en expliquant qu’il souhaitait éviter que des produits low cost comportant de nombreux bugs ne soient commercialisés.

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Après les tablettes, Android prévoit d’autres évolutions dont l’objectif est de permettre à l’OS de communiquer vers toute une série d’objets, comme des consoles de jeux, des appareils hi-fi, électroménagers, et même des ampoules. En fin d’année, une première lampe pouvant être allumée à distance grâce au logiciel devrait être commercialisée. Android, et la lumière fut, pourra-t-on dire.

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