Transport aérien : en Asie, le low-cost fait de la surenchère
En moins d’une semaine, trois grandes compagnies ont annoncé la création ou le renforcement de leur filiale à bas coût. Une concurrence féroce s’annonce sur ce créneau en pleine croissance.
Ce sera sans doute l’événement saillant du prochain salon international de l’aéronautique de Paris-Le-Bourget, du 20 au 26 juin. Le transporteur malaisien à bas coût AirAsia, numéro un en Asie, devrait signer avec Airbus un protocole d’accord pour la commande de… 200 avions de type A320 Neo, la version remotorisée de l’appareil moyen-courrier de l’avionneur européen, qui sera disponible en 2015. Au prix catalogue, l’opération pourrait coûter 11 milliards d’euros. Un record pour le secteur.
L’objectif de la compagnie malaisienne est clair : se doter d’une des plus grandes flottes au monde pour rivaliser avec le leader mondial du transport low-cost, l’américain Southwest Airlines, qui dispose de quelque 500 avions. « Nous avons réalisé une étude qui démontre qu’AirAsia a le potentiel pour y parvenir », a indiqué Tony Fernandes, patron du transporteur malaisien, à l’agence de presse Reuters.
Sur un marché asiatique du transport aérien à bas prix en pleine croissance, la réponse des concurrents ne s’est bien évidemment pas fait attendre. Les annonces de contre-attaques ont, dans les jours qui ont suivi, jailli dans toute l’Asie. La première est venue de Singapore Airlines, l’une des compagnies les plus luxueuses au monde pour la qualité du service : le 25 mai, elle a dévoilé son intention de lancer, en 2012, une nouvelle filiale low cost dans le moyen et le long-courrier. Cette nouvelle compagnie, dont le nom n’a pas encore été communiqué, sera entièrement détenue par Singapore Airlines mais aura une gestion autonome.
En fait, le transporteur singapourien était déjà à l’offensive en Asie du Sud-Est grâce à sa première filiale à bas prix Tiger Airways. Depuis le début de l’année, cette compagnie, dont le bénéfice au premier trimestre a chuté de 94 % (à 700 000 euros), a successivement pris part dans South East Asian Airlines (SEAir, Philippines), à hauteur de 32,5 % du capital, et dans Mandala Airlines (Indonésie, 33 %).
Dans la même foulée que le transporteur singapourien, le thaïlandais Thai Airways a annoncé le lancement, au premier trimestre 2012, d’une nouvelle filiale low cost. Dénommée pour l’instant Thai Wings, elle devrait desservir des routes domestiques et régionales à partir de l’aéroport de Bangkok, avec une flotte initiale de quatre Boeing 737-400 actuellement opérés par Thai Airways.
Un bonus pour Airbus
Si, en Chine, où le marché du low-cost peine à décoller, aucune annonce n’a pour l’instant été faite, le Japon, encore meurtri par le récent tremblement de terre, est en revanche entré dans la bataille. All Nippon Airways, la compagnie nationale, a ainsi dévoilé, le 26 mai, le nom et l’identité visuelle de sa nouvelle filiale à bas coût. Elle desservira, depuis sa base de l’aéroport de Kansai, à Osaka, des destinations domestiques d’une part, et reliera le Japon au reste de l’Asie d’autre part. Comme sa maison mère qui opère notamment avec 28 Airbus A320, la flotte de Peach – c’est ainsi qu’elle s’appelle –, sera constituée d’appareils de l’avionneur européen.
De fait, cette effervescence dans le transport aérien à bas prix en Asie devrait notamment bénéficier à Airbus, qui compte livrer, au cours des vingt prochaines années, un tiers de ses nouveaux avions, soit un marché de plus de 800 milliards d’euros. Par ailleurs, ce fulgurant développement du low-cost pourrait inspirer les compagnies africaines. Ce créneau est encore balbutiant sur le continent, mais la demande provenant d’une classe moyenne de plus en plus importante est sans cesse croissante.
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