Guinée équatoriale : coopération pour un objectif sécuritaire
Hôte de deux événements majeurs du continent, le pays peaufine son plan d’organisation. Pour accueillir et protéger au mieux ses visiteurs, il s’appuie sur ses partenaires internationaux.
Guinée équatoriale : sur le devant de la scène
Protéger les visiteurs étrangers et leur garantir un maximum de sécurité, telle est l’obsession des autorités équato-guinéennes, qui accueilleront, fin juin, le 17e sommet de l’Union africaine (UA) et, en janvier 2012, la 28e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN).
Un défi auquel elles se préparent depuis plusieurs mois. Mobilisation et formation des forces de sécurité du pays – garde présidentielle, armée, gendarmerie et police –, recrutement de quelque 5 000 policiers et gendarmes, acquisition de matériel et d’équipements appropriés, mise en place d’un plan d’organisation, telles sont les actions entreprises, avec le concours de partenaires extérieurs.
Pour le sommet de l’UA, il s’agit principalement d’assurer la protection de chefs d’État et de hautes autorités. Trois sites seront particulièrement surveillés : Sipopo, le nouveau quartier bâti pour accueillir les personnalités présentes, l’aéroport de Malabo et la présidence. Les forces de sécurité y seront déployées ; un contrôle et un tri des visiteurs seront opérés. Le dispositif prévoit également l’utilisation de scanners pour les bagages et les véhicules, de matériel de détection d’explosifs ainsi que de portiques pour le personnel, aussi bien à l’aéroport qu’à la présidence, à l’hôtel Sofitel Malabo Sipopo Le Golf, au centre de conférences ou à la clinique de Sipopo, le Centro médico La Paz. Les compagnies aériennes renforceront également leur surveillance. En outre, un grand effort a été fourni dans le domaine du protocole. Ce mois-ci, 400 jeunes suivent ainsi une formation, à Mongomo, afin de travailler dans l’hôtellerie et la restauration. L’objectif est d’assurer un bon accueil des visiteurs.
Réunions bilatérales
Si le dispositif mis en œuvre lors de ce sommet sera un acquis indéniable pour gérer la CAN, reste que les deux événements ne sont pas de même nature. Lors de la manifestation sportive, qui se déroulera sur plusieurs sites, l’accent sera mis bien évidemment sur la sécurité et la protection des hautes personnalités et des joueurs, mais surtout sur la gestion des foules et le maintien de l’ordre. On ne redoute pas spécialement de violences. Les supporteurs équato-guinéens et leurs frères africains, en particulier camerounais et gabonais, qui viendront sûrement nombreux à l’événement, sont plutôt festifs. Néanmoins, les phénomènes de foule – manifestations de joie ou de mécontentement – ne sont jamais à écarter. Des réunions bilatérales avec le Gabon et le Cameroun, portant sur la gestion des flux des supporteurs, sont régulièrement tenues.
Fidèle à sa politique de diversification, la Guinée équatoriale a noué plusieurs partenariats, chacun répondant à une ou à des missions spécifiques. De tous les pays sollicités, le plus fortement impliqué est l’Afrique du Sud. Pour avoir abrité et organisé les mêmes événements – un sans-faute à chaque fois –, la nation Arc-en-Ciel a acquis une grande expérience en matière de sécurité. Les Sud-Africains interviennent au niveau de l’organisation générale. Ils mènent également des actions de formation, comme la France et le Maroc, sollicités pour préparer les forces de sécurité. La Chine, Israël et des pays d’Europe de l’Est ont, pour leur part, fourni principalement des équipements. Le dispositif prévoit en outre l’envoi de forces étrangères, notamment sud-africaines, angolaises et françaises, pour venir en renfort des moyens nationaux. Pas de crainte à avoir, donc ? « Les Équato-Guinéens sont prêts, et ils seront à la hauteur », assure un militaire étranger.
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