Brahim Bouzeboudjène, l’Eliot Ness de la finance
Bourreau de travail à la réputation sans tache, Brahim Bouzeboudjène hérite de la délicate mission de présider l’organe national chargé de traquer corrompus et corrupteurs.
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Le président de l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption jouit d’une réputation… d’incorruptible. Après un diplôme en sciences économiques à l’université d’Alger, Brahim Bouzeboudjène, 58 ans, intègre, au début des années 1980, le ministère des Finances. Très vite, ses aptitudes lui font gravir les échelons. En 1988, il est nommé directeur du budget et obtient la délégation de signature de son ministre de tutelle, Abdelaziz Khellaf. Bourreau de travail, il est nommé à la tête de l’Inspection générale des finances (IGF), qui, déjà, traquait les affaires de malversations et de détournements de deniers publics. En 1996, Abdelkrim Harchaoui, alors ministre des Finances, fait appel à lui pour diriger le secrétariat général du ministère. Une fonction qu’il occupe jusqu’en 2003, quand le Premier ministre, Ali Benflis, en fait son directeur de cabinet. Trois ans plus tard, il est remercié, au même titre que son patron, par Abdelaziz Bouteflika.
Traversée du désert. L’Eliot Ness de la finance, comme l’appellent certains de ses camarades de promotion, ne se retrouve pas au chômage – il réintègre sa maison mère, l’administration du budget –, mais presque. Il n’a ni fonction officielle ni bureau, mais ne se plaint pas. Sa traversée du désert dure quatre longues années, jusqu’à ce que Bouteflika décide de lui confier une mission qui lui sied comme un gant : présider l’organe national chargé de traquer corrompus et corrupteurs. Bouzeboudjène a ainsi été chargé d’élaborer un rapport annuel sur le fléau de la corruption à l’intention du président de la République. En outre, il devra recueillir périodiquement les déclarations de patrimoine des agents de l’État et procéder à des enquêtes sur des faits de corruption.
Conscient de l’ampleur de la tâche qui l’attend, Bouzeboudjène appelle à la mobilisation « tous les services de l’État » pour juguler un fléau qui sape les efforts de développement.
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