Mali : Soumaïla Cissé enfin libre…
Son mandat à l’UEMOA achevé, le Malien Soumaïla Cissé peut entrer en campagne. Il est l’un des favoris pour l’élection présidentielle d’avril 2012.
Lomé, le 30 mai. Réunis en session extraordinaire, les huit chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) viennent de désigner les membres de la nouvelle Commission. Au grand soulagement du président sortant, le Malien Soumaïla Cissé, 61 ans, pressé d’achever son deuxième et dernier mandat à la tête de l’institution – un mandat qui a expiré en février dernier, mais qui a été prolongé de quelques mois, crise ivoirienne oblige.
Après huit années d’exil à Ouagadougou, il lui tarde de se débarrasser de son costume de haut fonctionnaire international pour endosser à nouveau les habits d’homme politique et revivre les émotions d’une campagne électorale : celle de la présidentielle d’avril 2012. En 2002, il avait contraint Amadou Toumani Touré (ATT) à un second tour. Aujourd’hui, il est l’un des favoris à sa succession et il compte bien remporter, fin juin, l’investiture de son parti, l’Union pour la République et la démocratie (URD).
Technocrate et politique
Cofondateur, avec l’ancien président Alpha Oumar Konaré, de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema, aujourd’hui première force politique du pays), le natif de Niafunké, près de Tombouctou, est, pour l’un de ses compagnons de route, « le plus politique de la technocratie malienne et le plus technocrate des politiques maliens ». En 2002, lâché entre les deux tours de la présidentielle par l’Adema, dont il était le candidat, il s’incline face à ATT avec près de 35 % des suffrages. Soumaïla Cissé claque la porte du parti pour créer, en 2003, l’URD, devenue en quelques années la deuxième force politique malienne (34 députés sur 147 à l’Assemblée nationale) et une redoutable machine électorale au service de son poulain.
Le retour de Soumaïla Cissé intervient dans une période délicate, avec un calendrier chargé : une présidentielle en avril 2012, suivie de législatives, et un fichier électoral problématique. Ses principaux rivaux l’attendent de pied ferme : le président de l’Assemblée nationale Dioncounda Traoré (Adema), l’ex-chef du gouvernement Ibrahim Boubacar Keïta, à la tête du Rassemblement pour le Mali (RPM), l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé ou encore l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra.
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