Sida : trente ans, et toujours virulent
C’était aux États-Unis, en 1981. Le monde apprenait l’existence d’une nouvelle maladie, qui n’allait pas tarder à faire des ravages. Où en est la lutte aujourd’hui ?
Atlanta, le 5 juin 1981. Dans un communiqué, l’agence sanitaire américaine évoque la propagation d’une pneumonie grave, parfois accompagnée de lésions de la peau, qui touche la communauté homosexuelle. Peu après, le mal, surnommé « le cancer gay », était baptisé Syndrome d’immunodéficience acquise (Sida). Trente ans plus tard, et dix ans après la session historique de l’Assemblée générale de l’ONU consacrée au VIH/sida, la communauté scientifique et les pays membres des Nations unies se retrouvent – du 8 au 10 juin –, au siège de l’organisation, à New York, pour commémorer ce triste anniversaire.
Réussites. Particulièrement touchée, l’Afrique subsaharienne compte à elle seule 22,5 millions de personnes infectées par le VIH, soit 68 % du total mondial (chiffres 2009). Et les premiers bilans d’évaluation des politiques de prise en charge de ces malades ne sont pas très rassurants. Seulement 4,5 millions d’entre eux ont accès aux traitements, et 86 % des antirétroviraux nécessaires à leur survie sont fabriqués en Inde, ce qui augmente mécaniquement le coût des soins.
Michel Sidibé, directeur exécutif de l’agence onusienne Onusida, préfère insister sur les réussites d’une décennie de lutte intensive. « Il y a des progrès partout en Afrique. On pensait il y a dix ans que le Botswana allait disparaître tant ses moyens étaient limités. Aujourd’hui, presque 100 % des malades ont accès aux traitements. » Premier pays à organiser une conférence nationale sur le thème, en 1998, premier, aussi, à entreprendre des actions de sensibilisation et de prévention impliquant aussi bien les jeunes que les autorités religieuses, le Sénégal a désormais l’un des taux de prévalence les plus bas du continent (0,9 % en 2009). En Ouganda, une approche volontariste a freiné l’expansion du virus : de 12 % en 1998, le taux de prévalence a chuté à 6,5 % en 2009.
« C’est dans les pays en crise ou en sortie de crise que les progrès sont les plus faibles. Là où le système de santé est à refaire, là où les femmes sont victimes de violences », conclut Michel Sidibé, rappelant que l’instabilité politique a un impact direct sur la santé publique.
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