La Guinée équatoriale en panne d’influence
Faute d’un secteur privé local digne de ce nom, Malabo pèse encore peu en Afrique centrale.
Cinquième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, la Guinée équatoriale a affiché un taux de croissance à deux chiffres pendant plus d’une décennie (en moyenne 39 % par an entre 1996 et 2006) et un PIB par habitant de 17 500 euros en 2012. Pourtant, le pays reste un nain en termes d’influence économique au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Alors que des entreprises gabonaises comme BGFI Bank ou camerounaises comme Afriland ou Bocom (traitement de déchets) ont réussi à s’imposer au niveau régional, la Guinée équatoriale ne compte aucune société à dimension africaine. Le secteur privé est dominé pas des groupes étrangers, seules quelques PME parviennent – difficilement – à émerger sur le marché domestique. « Je ne connais aucun patron équato-guinéen qui se soit fait tout seul », souligne un banquier d’affaires qui va souvent dans le pays.
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PRISE DE CONSCIENCE.
D’après Gregor Binkert, directeur des opérations de la Banque mondiale au Cameroun, au Gabon, en Centrafrique et en Guinée équatoriale, il y a tout de même au niveau gouvernemental une prise de conscience, et un certain nombre de mesures ont été mises en place pour favoriser le développement d’un tissu d’entreprises locales. Dernière initiative en date, grâce à un partenariat entre le gouvernement et la Banque nationale de Guinée équatoriale : un Fonds de garantie pour la création de PME. La seule satisfaction que le pays puisse éprouver au niveau régional, c’est d’avoir réussi à placer ses ressortissants à la tête de la Banque des États de l’Afrique centrale et de la Cosumaf, l’autorité de régulation de la Cemac.
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