Allemagne : Revoilà les plombiers polonais !
Vieillissement de la population, pénurie de main-d’œuvre… En Allemagne, le marché du travail s’ouvre aux Européens de l’Est.
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C’est la fin d’une exception. Cinq ans après les autres pays européens, l’Allemagne (de concert avec l’Autriche) a, le 1er mai, ouvert son marché du travail aux Tchèques, Slovaques, Polonais, Slovènes, Hongrois, Estoniens, Lituaniens et Lettons. Jusqu’à présent, les travailleurs de ces huit pays d’Europe centrale et orientale (qui ont rejoint l’Union européenne en 2004) étaient dans l’obligation d’obtenir un permis de travail. Une restriction justifiée à l’époque par la crise économique et la crainte d’un afflux massif d’immigrés.
Depuis, tout a changé : l’économie allemande est en pleine embellie et le chômage régresse. Surtout, l’immigration apparaît désormais comme un remède à la pénurie de main-d’œuvre qui s’annonce. Conséquence du vieillissement de la population, on s’attend en effet, à brève échéance, à un déficit annuel de 400 000 travailleurs qualifiés – médecins, personnels soignants et ingénieurs, en premier lieu. De nombreux Allemands y voient une forme de « dumping salarial ». Pour désamorcer ces critiques, les autorités ont annoncé un durcissement des contrôles concernant le travail au noir et le respect des salaires minimaux. Pourtant, le succès de cette ouverture tardive n’est pas assuré. Entre 100 000 et 200 000 travailleurs supplémentaires (selon les sources) pourraient franchir la frontière chaque année. Et jusqu’à 800 000 d’ici à cinq ans, pour les plus optimistes. La majorité d’entre eux serait polonaise ou tchèque. Mais le marché du travail allemand a perdu de son attrait. Désormais, le Royaume-Uni et la Scandinavie séduisent davantage les Européens de l’Est.
Fuites des cerveaux?
En vérité, la levée des restrictions permettra surtout à de nombreux étrangers de régulariser leur situation. On estime en effet que 500 000 Polonais, légaux et illégaux, vivent et travaillent déjà en Allemagne. Si elles écartent l’hypothèse d’une émigration massive, les associations professionnelles des pays concernés restent vigilantes : elles craignent une possible fuite des cerveaux, très dommageable à leurs fragiles économies.
Quant aux Roumains et aux Bulgares, ils devront attendre 2014 pour bénéficier de la libre circulation des personnes sur le territoire allemand.
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