François Hollande, candidat tout-terrain
En faisant une visite éclair à Tunis, le 24 mai, François Hollande voulait d’abord évaluer la situation sur le terrain. Mais le socialiste le mieux placé dans les sondages en vue de la présidentielle française – depuis l’affaire DSK – souhaitait aussi s’affirmer sur la scène diplomatique.
En visite de vingt-quatre heures à Tunis, le 24 mai, François Hollande, candidat à la primaire du parti socialiste français (et, s’il la remporte, à la présidentielle de 2012), a pu mesurer sa popularité dans les rues de la capitale tunisienne, où il a serré des dizaines de mains et pris la pose pour les médias français qui suivaient ses premiers pas en terre de révolution arabe. Sa visite ne pouvait mieux tomber : il a pu constater de visu les dissensions entre le gouvernement tunisien et l’instance indépendante électorale à propos de la date des élections de la Constituante.
Rencontres. Imperturbable sous son bronzage, Hollande a enchaîné les rencontres, d’abord avec Yadh Ben Achour, président de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution (lire aussi pp. 50-54), puis avec les leaders des principaux partis, opposants historiques à Ben Ali : Ahmed Brahim de l’Ettajdid, ex-parti communiste, qui lui donne du « camarade » ; Mustapha Ben Jaafar, du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), qui est un ami de l’Internationale socialiste, et Maya Jribi, du Parti démocrate progressiste (PDP), qu’accompagne Ahmed Néjib Chabbi. « C’est peut-être la première rencontre entre deux futurs présidents », observe ce dernier, qui brigue la présidence de la République tunisienne.
Le scénario est bien rodé. À chaque entretien, François Hollande écoute puis interroge ; peu à peu, il se familiarise avec la complexité de la situation et devient plus précis en abordant la crise économique et le danger islamiste. « Goûtez votre bonheur de voir affluer les adhérents », lance celui qui fut Premier secrétaire du Parti socialiste français aux dirigeants des partis tunisiens.
Macaron. Intervenant à la veille du G8 dont Tunis attend beaucoup, il insiste sur la nécessité d’« une meilleure coopération et d’un engagement plus ferme aux côtés de la Tunisie », car « la communauté internationale doit soutenir le monde arabe démocratique pour un monde de paix et de solidarité ». Entre un café et un macaron, l’actualité française resurgit ; une journaliste de la délégation, un peu gênée, lui demande s’il fait une déclaration sur « les traces »… « Les traces [d’ADN] ? Ah, DSK ! Demandez à Martine Aubry ou Ségolène Royal ! »
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