Côte d’Ivoire : Bolloré réplique à Billon

Dans un email reçu par Jeune Afrique, Bolloré Africa Logistics affirme ne pas vouloir polémiquer avec le ministre « également actionnaire de la société Movis, que dirige son frère ». Et rappelle que son projet est « le plus ambitieux. »

Jean-Louis Billon (à gauche) et Vincent Bolloré, photo-montage. © Jeune Afrique

Jean-Louis Billon (à gauche) et Vincent Bolloré, photo-montage. © Jeune Afrique

Publié le 7 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

La réplique de Bolloré n’a pas tardé. Le groupe français, mis en cause par Jean-Louis Billon dans un entretien accordé au magazine français Le Nouvel Observateur du 6 juin, a tenu à réagir publiquement. Dans un email reçu par Jeune Afrique, Bolloré Africa Logistics (BAL), filiale de transport dédiée à l’Afrique, a affirmé ne souhaiter « ni polémiquer ni faire de commentaires sur les déclarations qui viennent d’être faites de la part d’un ministre qui est également actionnaire de la société Movis, que dirige son frère, et qui est arrivée en dernière position de l’appel d’offres pour le second terminal à conteneurs d’Abidjan. » Le consortium composé de BAL – APM Terminals et Bouygues Travaux publics a remporté en mars dernier l’appel d’offres pour la gestion du second terminal à conteneurs du port d’Abidjan. Arrivés dernier à l’offre technique, les vainqueurs avaient déposé une offre financière très nettement supérieure à celles de ses deux concurrents, CMA CGM-Necotrans-ICTSI-Movis d’un côté, MSC-Hanjin de l’autre.

Jean-Louis Billon, ministre ivoirien du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME, est également actionnaire de plusieurs entreprises, dont Movis dirigée par David Billon et co-détenue avec le français Geodis. Dans un entretien accordé au Nouvel Observateur, Jean-Louis Billon a dénoncé « les pratiques anti-concurrentielles » de Bolloré. Regrettant ouvertement que BAL et APM Terminals, qui exploitent déjà la premier terminal, aient pu se présenter au nouvel appel d’offres, il a estimé que « si l’on avait voulu brider l’économie ivoirienne, on ne s’y serait pas pris autrement ». 

Ambitieux

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BAL estime aujourd’hui que sont offre reste la meilleure. « Tous ceux qui ont assisté à l’ouverture publique des plis ont observé que notre groupement, composé d’APMT, filiale du premier armateur mondial Maersk, du premier opérateur de partenariats public-privé portuaires et leader de la logistique Bolloré Africa Logistics, et du leader du BTP Bouygues, a proposé le projet le plus ambitieux de développement de la place portuaire, avec notamment deux fois plus de conteneurs de transbordement que les autres concurrents, en nous appuyant sur l’expertise de 7 compagnies maritimes de renommée mondiale quand les autres en ont présenté 2 seulement », précise BAL dans l’email reçu par Jeune Afrique. Certains détracteurs estiment toutefois que l’offre de Bolloré vaut en fait pour les deux terminaux, et non uniquement sur le second.

Après l’attaque de Jean-Louis Billon, BAL insiste à nouveau sur ses ambitions dans le pays : « Nous avons présenté la meilleure offre car nous sommes ceux qui croyons le plus dans le potentiel de développement et de croissance de la Côte d’Ivoire. »

Bolloré Africa Logistics opère une trentaine de concessions sous la forme de partenariats publics privés, dont une quinzaine de concessions portuaires en Afrique. Il emploie 25 000 salariés directs sur le continent africain.

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