Algérie : le général, l’islamiste et la démocratie
Deux conseillers présidentiels participeront aux concertations avec la classe politique algérienne.
Pour assister Abdelkader Bensalah dans sa mission de concertation avec la classe politique, Abdelaziz Bouteflika a désigné Mohamed Touati, général major à la retraite, et Mohamed Ali Boughazi, ancien élu d’Ennahdha (islamiste). Les deux hommes font partie du staff d’El-Mouradia. Le premier est conseiller pour les affaires sécuritaires, le second est devenu la voix de Bouteflika, puisqu’il est le principal lecteur des discours présidentiels, la santé déclinante du chef de l’État l’ayant contraint à réduire ses interventions publiques. Le choix n’est pas fortuit. On y décèle un souci d’équilibre autant régional que politique. Bensalah étant originaire de Tlemcen, dans l’Ouest algérien, Bouteflika a tenu à faire représenter le centre et l’est du pays.
Natif de la région de Béjaïa, en Petite Kabylie, réputée proche de la mouvance des démocrates, le général Touati, 70 ans, est surnommé El-Mokh (« le cerveau ») pour avoir longtemps été l’éminence grise de l’institution militaire. Le plus politique des généraux a fait partie, tout comme Bensalah, de la Commission du dialogue national, créée en 1993 pour sortir l’Algérie d’une crise institutionnelle. La retraite lui a plutôt bien réussi, puisqu’il occupe, depuis 2004, les fonctions de secrétaire permanent du Haut Conseil de sécurité.
Pondération
Quant à Mohamed Ali Boughazi, docteur en mathématiques originaire de Skikda, pôle pétrochimique situé dans l’est du pays, il est considéré comme un islamiste modéré. Il a fait une brève carrière ministérielle dans le premier gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika, entre 2000 et 2003, à la tête de l’Aménagement du territoire, puis en tant que secrétaire d’État à la Recherche scientifique. La pondération de cet islamiste bon teint séduit le chef de l’État, qui en fait un sherpa, rédacteur et lecteur de discours. Un nationaliste, un islamiste et un militaire. Voilà le trio choisi par Bouteflika pour conduire le train des réformes dont la pierre angulaire est la révision « profonde » de la Constitution.
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