Marchés publics sous Dadis et Konaté : la boîte de Pandore guinéenne
À la demande du président Alpha Condé, la Cour des comptes de Conakry a passé au crible une partie des 617 marchés publics conclus en 2009 et 2010 pour l’équivalent de 1,5 milliard d’euros et approuvés par le ministère des Finances. Le résultat est dévastateur.
Sur un échantillon de 82 marchés examinés, seuls trois ont fait l’objet d’un appel d’offres et tous sont truffés d’irrégularités : paiement via des « lettres de garantie », des « titres de paiement » ou des « régies d’avance » fictives ; avances dites « de démarrage » non suivies d’un début d’exécution ; chantiers en panne ; marchés successifs pour une même opération ; doubles paiements ; bâtiments en parpaings facturés comme étant en béton armé ; véhicules payés deux à trois fois le prix du modèle en catalogue, etc. Sous la présidence du capitaine Dadis Camara, puis du général Sékouba Konaté, l’armée guinéenne a été particulièrement bien servie. En témoignent le mégaprojet du « Centre de convention des banquets et commercial des FAG » (sic) de Matoto, qui n’a pas dépassé le stade des fondations ; les 112 appartements pour officiers des douanes facturés 180 000 euros pièce ; la commande de 50 000 médailles en une seule livraison ; ou encore 39 000 tenues militaires à 700 euros l’unité.
Recommandation de la Cour des comptes : geler tous les marchés en attendant leur audit par un cabinet international. Ce n’est qu’à ce prix que le processus du réengagement en Guinée de la Banque mondiale et du FMI pourra se poursuivre.
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