Gabon : Africa’s Eden, le paradis perdu

À la suite d’un désaccord avec l’Agence nationale de l’aviation civile, Africa’s Eden, pionnier du tourisme durable et principal opérateur du parc de Loango, a mis la clef sous la porte.

Parc de Loango, un petit coin de paradis à quarante minutes de vol de Libreville. © D.R.

Parc de Loango, un petit coin de paradis à quarante minutes de vol de Libreville. © D.R.

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Publié le 1 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

À la poursuite du Gabon vert
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À la poursuite du Gabon vert

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Africa’s Eden à Loango, c’est fini. Depuis septembre dernier, le principal opérateur du secteur au Gabon a abandonné ses activités au sein du plus emblématique des parcs du pays, à la suite de l’échec des négociations avec l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac). Estimant que SCD Aviation, la filiale d’Africa’s Eden SA qui transportait les touristes de la capitale au parc, ne se conformait pas aux normes de sécurité, l’Anac a refusé de renouveler son certificat de transporteur aérien, rendant le parc quasiment inaccessible. « L’interdiction d’opérer nos avions a handicapé financièrement notre organisation, ne nous laissant d’autre choix que de prendre cette mesure drastique. Nous sommes profondément déçus », explique Robert Swanborn, le fondateur d’Africa’s Eden.

Écotourisme

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Tout avait commencé en 2001 avec l’Opération Loango, un projet privé de conservation et de développement lancé par ce Néerlandais, fils d’un ancien dirigeant de Shell qui fit fortune en brevetant un procédé de séparation du brut. Robert Swanborn crée Africa’s Eden SA dans le but de mettre en pratique à Loango, un petit coin de paradis à quarante minutes de vol et 250 km au sud de Libreville, le concept selon lequel « le tourisme paie pour la conservation du patrimoine naturel ».

Dotée d’un lodge principal de grand luxe surplombant la lagune et de cinq camps satellites, au plus près des différents écosystèmes du parc (savane, forêt tropicale, prairie humide…), l’entreprise est devenue un modèle du genre. En neuf ans, elle a investi 15 millions d’euros dans la construction des infrastructures et plus de 3 millions d’euros dans la recherche, la conservation et l’éducation au sein du parc, qui accueille de nombreuses études scientifiques. Elle a notamment financé un projet pionnier de sanctuaire pour les gorilles.

Recherche

Pour le moment, les projets de conservation de la nature à Loango subsistent malgré le retrait de l’opérateur. Ils comprennent des travaux de recherche sur les baleines, les lamantins, les crocodiles et les tortues, conduits par la Wildlife Conservation Society (WCS) et le World Wildlife Fund (WWF), et, dans le nord du parc, des études sur les gorilles et les chimpanzés. Africa’s Eden s’en est allé, quant à lui, poursuivre ses activités écotouristiques dans l’archipel de São Tomé e Príncipe et dans la réserve de Dzanga-Sangha, en Centrafrique. 

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