Gabon : Oyem, la capitale du Nord, s’assainit

Depuis son élection à la tête de la quatrième ville du pays, Rose Allogo Mengara a fait du développement des services de base sa priorité.

Madame le maire a besoin d’un budget de 1,5 million d’euros pour Oyem. © Vincent Fournier/J.A.

Madame le maire a besoin d’un budget de 1,5 million d’euros pour Oyem. © Vincent Fournier/J.A.

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Publié le 1 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

À la poursuite du Gabon vert
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À la poursuite du Gabon vert

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Elue maire d’Oyem (Woleu-Ntem, nord du pays) en 2008, quatrième ville du Gabon par sa population (60 000 habitants), cette professeure de lycée de 57 ans est, avec Jeanne Mbagou, à Owendo (Estuaire), et Chantal Myboto, à Mounana (Haut-Ogooué), l’une des trois femmes maires du Gabon. « Nous avons l’un des systèmes d’assainissement les plus efficaces du pays », se félicite Rose Allogo Mengara, qui a placé le développement des infrastructures de base au cœur de ses priorités.

Services

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Depuis 2006, Oyem, situé à la jonction des frontières du Cameroun et de la Guinée équatoriale, est jumelée à la ville française de Clermont-Ferrand. Dans le cadre de cette coopération décentralisée, la commune auvergnate a offert quatre bennes de ramassage des ordures ménagères. Le plus difficile, à en croire Rose Allogo Mengara, « c’est de sensibiliser et éduquer les citoyens au respect des règles d’hygiène ». Elle envisage désormais la création d’une décharge loin du centre urbain, qui soit aménagée de façon à éviter tout risque de pollution de la nappe phréatique.

Grâce à sa coopération avec Clermont-Ferrand, la commune a également pu construire des bornes-fontaines pour des populations qui n’ont pas accès à l’eau courante.

Présidente de l’ONG Agir pour le développement, qui incite notamment les populations à s’organiser en coopératives pour investir dans l’agriculture, Mme le maire est aussi agricultrice. Peu après son élection, en 2008, elle joue de son carnet d’adresses et parvient à inviter, pour un mois, des étudiants de l’École nationale d’ingénieurs des travaux agricole de Clermont-Ferrand (Enitac), très enthousiastes à l’idée de venir sur le continent échanger sur les nouvelles techniques de rendement et de délimitation des parcelles. 

Petits moyens

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Pourtant, Rose Allogo Mengara travaille avec des moyens très limités. À son arrivée, le budget annuel de la commune s’élevait à 225 millions de F CFA (343 000 euros). Trop peu pour relever le défi de l’aménagement d’un meilleur espace collectif dans sa ville.

De nouvelles taxes ont été créées, même si « le recouvrement reste difficile », et, cette année, l’enveloppe a été portée à 352 millions de F CFA. « Ce qui reste insuffisant pour améliorer de façon notable les services de base et le quotidien de nos administrés, explique-t-elle. Il nous faudrait un budget d’au moins 1 milliard de F CFA. » Le budget d’Oyem n’a en effet rien à voir avec celui de Libreville (19 milliards de F CFA), de Port-Gentil (11 milliards) et d’Owendo (1,3 milliard).

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Malgré ce handicap qu’elle espère surmonter au cours de son mandat, Rose Allogo Mengara rêve à d’autres projets : créer une rocade pour contourner la ville et, surtout, profiter de la position géostratégique d’Oyem pour mettre en place une zone franche industrielle. 

Résolue

On peut lui faire confiance pour parvenir à ses fins. Ancienne syndicaliste, ex-députée suppléante et ex-conseillère technique du ministre de l’Agriculture, elle s’est présentée aux municipales sous la bannière du Rassemblement pour le Gabon (RPG) de Paul Mba Abessole, un parti associé au Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), et a dû batailler contre les préjugés sexistes pour être la candidate du RPG à Oyem.

Plutôt que d’accepter de voir une femme aux commandes, son concurrent a préféré quitter le parti. Rose Allogo Mengara remporte le scrutin, mais il est annulé par la Cour constitutionnelle. Elle gagnera haut la main lors des municipales partielles qui s’ensuivront, arrivant en tête dans 27 bureaux sur 28.

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