Jim Dutton : « Au Gabon, les grands travaux commencent à petite échelle »

Jim Dutton est le responsable pays et directeur de programme de Bechtel Gabon. Leur spécialité : les projets complexes et le développement durable

Jim Dutton est responsable pays et directeur de programme de Bechtel Gabon. © D.R.

Jim Dutton est responsable pays et directeur de programme de Bechtel Gabon. © D.R.

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Publié le 1 juin 2011 Lecture : 3 minutes.

À la poursuite du Gabon vert
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À la poursuite du Gabon vert

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Pour accélérer l’aménagement du territoire, le chef de l’État a créé l’an dernier une Agence nationale des grands travaux (ANGT). L’originalité est qu’il a décidé d’en confier la gestion, dans un premier temps, à des experts internationaux « qui ont fait leurs preuves ». En l’occurrence ceux de Bechtel, l’un des leaders mondiaux en matière d’ingénierie, de construction et de gestion de projets.

Jeune Afrique : Quelles missions vous ont été confiées par l’accord d’assistance que vous avez signé en septembre avec le gouvernement ?

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Jim Dutton : Le rôle qu’a souhaité nous donner le chef de l’État est de lui permettre de mener à bien sa vision du « Gabon émergent » en assurant l’élaboration et la conduite du plan directeur national d’infrastructures, de façon à ce que ces dernières se concrétisent et soient en cohérence avec l’engagement du pays pour le développement durable. Il s’agit d’identifier les priorités en termes d’investissements et de développement, et de programmer les projets, pour aujourd’hui et pour de très nombreuses années.

L’autre objectif de notre mission concerne la structuration de l’ANGT, qui sera chargée de mettre en œuvre le plan national.

Compte tenu de la nature de nos travaux et de l’implication de nos experts dans la conception et le suivi des projets, comme dans l’accompagnement des cadres gabonais qui prendront le relais, ce partenariat est appelé à durer.

Quels types de projets et "grands travaux" préparez-vous ?

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Dans un premier temps, nous scrutons, partout, en zone urbaine et périurbaine principalement, et dans toutes les régions, ce qui existe et ce dont le pays a besoin en termes de logements, de services de base, de routes, de transports publics, d’infrastructures portuaires, aéroportuaires, ferroviaires, etc., de façon à élaborer un plan intégré qui prenne en compte tous les paramètres du développement socioéconomique.

Les plus grands projets commencent à petite échelle… Nous allons le plus vite possible mais consciencieusement, de façon à identifier l’endroit et le moment le plus opportun pour programmer tel ou tel projet, et faire en sorte qu’il réponde de manière pertinente aux besoins à court et à long terme des habitants, de l’économie et de l’État.

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Avez-vous votre mot à dire sur les chantiers déjà engagés ?

C’est le cas des infrastructures sportives et d’accueil de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2012. Les chantiers sont avancés, mais nous y contribuons désormais, surtout concernant l’amélioration des dispositifs de sécurité dans les stades et l’utilisation qui sera faite des équipements une fois la CAN passée.

Vos équipes développement durable et environnement sont sollicitées dans le monde entier. Quels sont les défis spécifiques à relever au Gabon ?

Compte tenu de son patrimoine naturel et de son ­engagement en matière d’en­vironnement – et sachant que c’est là notre cœur de métier –, il est évident que notre activité au Gabon mobilise et motive particulièrement nos collaborateurs. Quant à savoir si l’on peut aménager et développer un pays sans modifier l’environnement…

Au Gabon comme ailleurs, lorsque l’on construit une route, cela implique forcément que, pendant un temps, il va y avoir des engins, du bruit, bref, du chantier. Et éventuellement que l’on va devoir déplacer et reloger des riverains. C’est en intégrant la concertation, le respect des impératifs de durabilité et les plus hautes exigences de qualité très en amont des projets que l’on parvient à sortir le meilleur projet pour les habitants, les élus locaux et l’État, en dérangeant le moins possible l’environnement. 

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Propos recueillis par Cécile Manciaux.

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